Alors que les sauterelles nous ont offert leurs derniers chants, le restaurant le célèbre restaurant de Yellowknife peut se vanter d’une saison formidable, nonobstant le scandale à propos de l’appellation du restaurant historique.
Plusieurs résidants avaient été piqués au vif que Pierre Lepage choisisse d’ajouter l’article « le » au nom original du Wildcat Café, du moins en ce qui a trait au matériel promotionnel qu’il utilise. Dans la tourmente, à la mi-saison, M. Lepage avait même laissé planer la possibilité d’abandonner purement et simplement la gestion du restaurant pour l’été 2009.
Un succès financier
Il n’en est plus question aujourd’hui, dit Pierre Lepage. Les clients d’ici et d’ailleurs ont démontré leur soutien fantastique à l’entreprise culinaire tout le long des mois chauds. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : avec un augmentation des ventes de 20 pourcent par rapport à 2007, la popularité du restaurant est évidente, avec ou sans « LE », a lancé Lepage. À tel point que selon ce dernier, les réserves de fromage en grain ont été épuisées à cause de l’engouement pour la musk-a-poutine!
Yellowknife pourrait toutefois refuser d’accorder le permis d’exploitation : la Ville a avisé l’homme d’affaires que le prochain appel d’offres pour le contrat contiendrait une clause empêchant une modification au nom de l’institution. Le francophone répond à cela qu’il n’est pas question d’éliminer l’article honni de tout son matériel publicitaire, mais il ajoute que le bâtiment est et restera le « Wildcat Café ». L’apposition de l’article est une marque de commerce importante : « C’est ma façon d’amener des gens là-bas, a dit M. Lepage. Ils savent que Chef Pierre est là. »
Un office de tourisme en basse-ville
L’innovation est au menu 2009, ajoute le tenancier. Le site du Wildcat Café pourrait être bonifié d’un mini-musée consacré à l’histoire de Yellowknife, dans l’actuelle maisonnette baptisée « The Mission ». Au bout de la terrasse du Wildcat, ce lieu serait converti en office de tourisme où les curieux pourraient obtenir de la documentation sur les commerces et admirer des archives photographiques de la ville. « J’entraînerais mon personnel à mieux connaître Yellowknife, a dit le restaurateur. De toute façon, tous les touristes qui mangent au Wildcat posent un million de questions », a-t-il lancé.
Une telle bonification de l’offre de service pourrait jouer en faveur de la compagnie de Pierre Lepage lorsque les décideurs municipaux jetteront leur dévolu sur l’un ou l’autre des postulants au contrat de concession alimentaire. L’entrepreneur est pleinement conscient que son refus de plier l’échine quant au « LE » pourrait lui coûter le permis d’exploitation, mais il ne se laisse pas démonter : « Si ça ne marche pas, on va faire autre chose l’an prochain », affirme-t-il. Le magasin d’aliments bio sous la gouverne de M. Lepage verra d’ailleurs bientôt le jour, ce qui devrait occuper amplement ce vétéran de la bonne chair dans les mois qui viennent.