Depuis 1982, Lucie Benoit est responsable du camping et de la plage du 15 mai au 15 septembre de chaque année. Elle signe un contrat tous les trois ans avec le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest, qui est le propriétaire de ces lieux. Officiellement, elle a pour mission de recevoir, de placer et d’aider les touristes.
Dans la réalité, elle fait bien plus que ça. Elle est l’âme du camping, celle qui garde et entretient les lieux 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, celle qui peut dépanner en tout temps, celle qui accueille chaque visiteur qui a envie de jaser au coin du feu devant son logement.
Le succès récompense des années d’effort. Aujourd’hui, l’office de tourisme souhaite développer des informations et des outils de promotion sur le camping, et proposer à la responsable d’étoffer sa documentation touristique à destination de sa clientèle largement mondiale.
« J’ai des gens qui viennent du monde entier, raconte Lucie Benoit. La plupart louent une autocaravane en Ontario ou en Alberta, bien que j’aie aussi beaucoup de groupes en provenance du Québec, beaucoup! Les gens vont à Yellowknife ou au Yukon et ils s’arrêtent ici. Souvent ils louent pour une nuit, mais ils restent plus longtemps, car ici c’est sauvage, y a de l’espace. Dans leur journée, ils peuvent aller dans d’autres communautés ou visiter des sites naturels. »
Et il est vrai que la situation de carrefour de Hay River représente un lieu de départ d’excursions variées. « J’ai des groupes qui arrivent par 20 ou 30 personnes, poursuit-elle. Ils dorment au camping et, dans la journée, ils partent en autobus vers des communautés aux alentours ou vers des sites. » Lucie Benoit reconnaît que le fait de parler français est rassurant pour de nombreux touristes francophones. Elle est arrivée à Hay River directement depuis le Nouveau-Brunswick il y a 26 ans, avec son futur mari. « On a décidé de venir dans une place avec des lacs, dit-elle. On voulait faire beaucoup d’argent et s’en revenir. Et ça n’a pas marché. On a commencé à travailler pour le Lions Club. Ici, au camping, on a commencé par nettoyer. Il n’y avait pas beaucoup de tourisme dans ce temps-là. Petit à petit, on en est arrivés à 35 emplacements, avec de grands espaces pour chaque emplacement, des douches pour les hommes et pour les femmes. »
La clientèle est constituée essentiellement de couples ou de personnes retraitées. Il y a aussi de nombreux habitants de Hay River qui utilisent le camping l’été. « Cette année, c’est cette clientèle qui m’a sauvée, explique-t-elle. Ils ont rempli le camping chaque fin de semaine de juin à septembre. »
À quelques jours de la fermeture annuelle du camping, Lucie Benoit a le cœur gros de devoir retourner en ville. Chaque printemps, elle n’a qu’une hâte : retrouver ses clients et son activité d’accueil. « J’aime les touristes, j’aime jaser et les gens se souviennent de moi, avoue-t-elle. Je reçois des cartes postales du monde entier, des cadeaux du monde entier, des foulards de l’Allemagne, des anges faits au crochet de l’Europe et même… un kangourou en or de l’Australie. »