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le Vendredi 31 octobre 2008 0:00 Économie

Francophonie: Une mine pour la recherche

Francophonie: Une mine pour la recherche
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Les défis de la vie nordique, l’importance de la francophonie dans la conception des territoires, la mobilité de ses membres… Les communautés francophones des territoires (CFT) peuvent, de prime abord, faire face aux mêmes réalités. Mais si la condition du reste de la francophonie canadienne semble bien documentée, il n’est pas de même pour cette francophonie nordique qui comporte néanmoins beaucoup de caractéristiques propres à chaque territoire. Ainsi, une équipe de chercheur de l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML) a entamé depuis l’automne 2007, une étude pour mieux définir et comprendre la vitalité culturelle des différentes communautés francophones des trois territoires canadien. Un travail de prospection pour exploiter une mine d’informations destiner à dégager des pistes d’action pour revitaliser les communautés francophones du Nord.

Sous l’initiative de la Fédération franco-ténoise qui voulait, il y a quelques années, mieux s’équiper et comprendre le milieu dans lequel elle évoluait, l’idée d’une étude pour décrire les facteurs contribuant à la vitalité sociale et économique de la francophonie nordique a été avancée. Depuis le projet a évolué et deux autres organismes représentant les francophones des autres territoires ont appuyé le projet de recherche qui couvre les trois territoires canadiens. Mandaté par le Commissariat aux langues officielles et Patrimoine canadien, l’ICRML a dépêché deux chercheurs pour intervenir au sein de cette francophonie boréale.

Ce sont les chercheurs Anne Robineau et Christophe Traisnel qui visitent périodiquement les trois capitales en plus de quelques villes en région de ces territoires pour récolter des témoignages et des données pour cette étude. Heureux de découvrir le Nord et ses institutions, les deux francophones organisent des entrevues avec des membres actifs ou non des communautés locales. Recherchant le point de vue des résidents de longue date ou la vision des nouveaux arrivants, les convictions ou les idées de chacun, ses deux chercheurs sondent la communauté en écoutant les gens et en participant à la vie sociale du moment.

Après une visite au Yukon au mois de mai 2008, les deux ethnolinguistes ont rencontré la communauté francophone de Yellowknife pendant une période de dix jours. « Nous comptons beaucoup sur nos entrevues avec les résidents », explique Christophe Traisnel. « Mais le bénéfice d’être sur le terrain, de pouvoir observer la vitalité de la communauté et de rejoindre des gens qui n’appartiennent pas forcément à la gang, accentue énormément la précision de notre travail qui cible l’ensemble de la communauté francophone », ajoute Anne Robineau.

Que ce soit lors d’entrevues individuelles, ou des discussions de groupe enregistrées, il est garanti que les propos récoltés restent confidentiels. « Pour nous il est important d’assister à ces discussions de groupe en plus de nos entrevues personnalisées, car de nombreuses informations ressortent lors de ces échanges d’idées », constate la chercheure. Une dizaine de franco-ténois ont assisté le mardi 28 octobre au forum organisé pour cette étude. Les représentants de plusieurs organismes et d’autres individus francophones ont échangé leurs points de vue sur une question qui a découlé sur plus de deux heures de discussions : Comment la communauté est-elle institutionnalisée?

Après une seconde ronde de visite dans les trois territoires en 2009, l’ICRML compte rédiger le rapport final de cette étude qui sera disponible au cours de l’hiver 2010 auprès des partenaires de recherche.