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le Vendredi 30 janvier 2009 0:00 Économie

Énergie géothermique: Un accueil chaleureux

Énergie géothermique: Un accueil chaleureux
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D’après Mark Henry, le coordonnateur en matière d’énergie de la ville de Yellowknife, les vingt-cinq personnes qui se sont déplacées pour la réunion d’information publique sur le potentiel énergétique de la mine Con du 20 janvier dernier ont démontré beaucoup d’ouverture d’esprit et d’intérêt.

« Nous en sommes encore au stade de l’élaboration, a précisé Mark Henry, mais la façon dont cela fonctionnerait serait d’avoir deux entités économiques. Une qui exploiterait l’énergie de la mine et l’autre qui la distribuerait à travers la ville. Un système un peu similaire à l’énergie électrique où la Société d’énergie des Territoires du Nord-Ouest génère l’énergie et la revend à la compagnie Northland Utilities qui la redistribue. »

Le projet présente un potentiel minimum de 4,5 mégawatts d’énergie renouvelable. Dans ce cas de figure, l’eau contenue dans les quelque 80 km de tunnel souterrain serait pompée à une température avoisinant les 31,1 degrés Celsius (température transmise par les 35 degrés de la roche à 1 200 mètres de profondeur). Un système exploiterait une partie de la chaleur et l’eau refroidie serait réintroduite dans le réseau de la mine pour se faire éventuellement réchauffer par la terre. La chaleur extraite serait décuplée par des pompes à chaleur efficaces pour se stabiliser entre 50 et 70 degrés C (température idéale de chauffage pour les immeubles ciblés). Sans émission de gaz à effet de serre, cette technologie couplée à un système de chaudière à granules pour les mois de fortes demandes énergétiques est pressentie comme une alternative durable et économique par rapport au système actuel basé sur le mazout.

Selon Mark Henry, plus le projet exploitera l’option du centre-ville plus cette énergie sera rentable. « Avec une inflation des énergies de l’ordre de 5 pour cent, le coût du cycle de vie de notre système au mazout coûterait 107 $/ Giga joules, un système exploitant uniquement les chaudières à granules de bois serait le moins cher avec un Giga joule à 59 dollars, et avec la géothermie on atteint 69 $/GJ. C’est pour donner un ordre d’idée, car en optimisant le potentiel du centre-ville on est capable de baisser encore le prix au Giga joule. » Par intérêt personnel, la députée de la circonscription de Frame Lake s’est présentée à cette réunion d’information. Wendy Bisaro a déclaré en entrevue qu’elle appréciait énormément les efforts de la capitale ténoise pour diversifier ses sources énergétiques. « J’ai beaucoup appris durant cette soirée. Je reste fascinée par le potentiel que peut nous offrir cette ancienne mine. Mais j’ai aussi été surpris par le fait que cette option n’est pas plus efficace que les chaudières à granules au niveau budgétaire. Pourtant, je suis persuadé que le temps joue en notre faveur, car les granules de bois ne seront peut-être pas toujours disponibles alors que l’eau chauffée de la mine sera ici en permanence. »

Questionnée si ce projet pouvait bénéficier d’un financement territorial, la députée Bisaro a dit souhaiter promouvoir une telle initiative. « Si la ville de Yellowknife décide d’aller de l’avant avec l’énergie géothermique, je suppose qu’elle cherchera une aide financière territoriale. Mon opinion personnelle à ce sujet est que nous devrions examiner les différentes sources d’énergie alternatives de partout aux TNO. Je ne pense pas que ce projet devrait être complètement financé par le gouvernement territorial, mais j’estime qu’il y a des opportunités par le GTNO et la Fédération canadienne des municipalités pour aider ce genre de projet ». Mme Bisaro a conclu qu’en général la ville de Yellowknife était énormément en avance par rapport au gouvernement territorial sur le dossier de l’énergie. « Ils font un bon travail, il ne faut pas lâcher », a-t-elle lancé.

Cette récente réunion a eu pour but d’expliquer le second et avant-dernier rapport présenté à la ville de Yellowknife par un groupe de consultants mené par la compagnie SAIC Canada. À la suite du premier rapport qui a souligné le potentiel énergétique de la mine d’or fermée en 2003, la ville avait ciblé trois destinations sur les six favorables à la géothermie de la mine Con, le centre-ville pour chauffer bureaux et commerces, un nouveau quartier résidentiel sur Tin Can Hill et un futur centre scientifique du Nord situé non loin de la tour Robertson, qui demeure un des artefacts les plus reconnus du paysage yellowknifien. La phase III de l’étude portera essentiellement sur le développement et l’optimisation du projet au centre-ville. Cette dernière évaluation est prévue pour être présentée à la ville dans un délai de six mois.