Le 19 janvier dernier, le ministre de l’Environnement du gouvernement fédéral, M. Prentice a profité d’une réunion dans sa circonscription de Calgary avec les compagnies pétrolières intéressées à construire le gazoduc du Mackenzie pour leur faire une offre intéressée. L’ex-ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien et ancien ministre de l’Industrie a offert au nom du gouvernement du Canada d’aider financièrement les principales multinationales impliquées dans ce projet gazier que sont Imperial Oil, Exxon Mobil, ConocoPhillips et Shell Canada.
Sans spécifier le montant de cette subvention publique offerte au consortium, le ministre Prentice a toutefois déclaré aux médias que l’argent serait dirigé vers une aide à l’infrastructure et couvrirait également certaines dépenses occasionnées par le processus d’approbation réglementaire. Sollicité par L’Aquilon, le gouvernement fédéral a défendu cette annonce en stipulant que « Le projet gazier du Mackenzie est une priorité absolue de la Stratégie pour le Nord du gouvernement du Canada. En tant que propriétaire de cette ressource, le gouvernement du Canada est déterminé à mettre ce projet en marche sur le plan financier ».
C’est ce que constate également le grand chef de la nation Deh cho, Gerald Antoine qui assure que cette initiative montre bien là où le gouvernement veut en venir. « Les détails (de l’offre) ne sont pas encore connus à ce moment-ci, mais nous nous devons d’être consistants. Je me rappelle d’entendre ce gouvernement dire que le projet devait être complété par le secteur privé. Maintenant, cette offre remet en question ce discours antérieur. Ce qui dévoile clairement quelle est la priorité de ce gouvernement. » Gerrald Antoine déplore que le gouvernement fédéral ne mette pas d’abord tout en place pour régler les négociations encore tendues entre la couronne et la nation Deh cho.
« Je ne vois aucun engagement pour régler cette relation abusive dans laquelle ils sont impliqués», indique-t-il.
Le député fédéral des Territoires du Nord-Ouest s’est quant à lui insurgé de cette annonce, en qualifiant par communiqué que le financement du gazoduc était une véritable volte-face du gouvernement conservateur. « Depuis le début, j’ai exprimé mon appui à la construction du pipeline, écrit-il, et je crois que le rôle du gouvernement devrait être d’investir dans les infrastructures publiques favorisant la mise en valeur du territoire et le développement industriel. Par contre, donner un chèque en blanc, sans garanties concernant l’utilisation de l’argent des contribuables, est tout simplement irresponsable. » Plus tard, Dennis Bevington a clarifié son résonnement en entrevue, en indiquant que le gouvernement avait annoncé que l’argent serait dirigé vers la simplification du processus de réglementation. « J’ai même entendu que cette aide financière serait utilisée pour réduire les frais de transport des compagnies qui transitent le gaz de ce gazoduc plutôt que d’investir dans des infrastructures comme la route du Mackenzie qui serait bénéfique aux résidents et également aux industries gazières. »