La compagnie canadienne Avalon Rares Metals étudie le potentiel de Hay River et de Yellowknife pour installer une usine de transformation.
Le projet Thor Lake, situé à 100 kilomètres au sud-est de Yellowknife, est un site d’extraction de minéraux à éléments des terres rares. Ce site appartient en intégralité à la compagnie Avalon Rares Metals de Toronto. Le mardi 24 mars, le vice-président de la compagnie s’est adressé à la chambre de commerce de Hay River pour évaluer les opportunités d’affaires afin d’implanter une usine de transformation des métaux de terres rares provenant de l’autre côté du Grand lac des Esclaves.
Rejoint par téléphone, Donald Bubar, président-directeur général de la compagnie, explique qu’avec cette rencontre à Hay River, Avalon approfondit les scénarios possibles pour développer ses activités dans la région du Grand lac. « Cette usine permettrait d’effectuer la troisième étape de récupération des métaux de terres rares, dit-il. Cette étape peut très bien se faire à l’extérieur du site d’extraction. En fait, c’est bénéfique si elle est faite ailleurs, car la demande énergétique associée à la séparation des quatorze éléments présents dans le métal concentré est très élevée. Ce qui explique que les sites de Hay River et Yellowknife semblent nous intéresser du fait de leur approvisionnement hydroélectrique. Aussi nous évaluons l’ampleur de la main-d’œuvre disponible. »
Le choix de Hay River pourrait aussi être influencé par la manière dont les minerais seront acheminés vers le Sud. Un des scénario envisagé est que dès 2013, les minerais soient transportés par une route d’hiver à un quai situé aux alentours du site de Thor lake, puis expédié par bateau à travers le lac jusqu’à Hay River, ou le fret serait chargé sur les rails du chemin de fer direction le Sud.
D’après Stéphanie Fisher, agente de la chambre de commerce de Hay River, ce plan de transport est entre plusieurs mains : « La compagnie va demander l’avis de l’Alberta et de la Saskatchewan, en plus des TNO, à savoir si transiter la marchandise par train via Hay River est la bonne solution ». Mme Fisher relate que lors de la réunion avec Avalon, les membres de la chambre de commerce ont annoncé leur intérêt à ce reluisant projet. Elle remarque néanmoins qu’il revient à la ville de Hay River de vraiment prendre les devants et démontrer qu’elle désire l’implantation de cette usine sur la rive sud du Grand lac des Esclaves.
Le site minier se situe sur le territoire Akaitcho, et le PDG d’Avalon Rares Metals dit bénéficier du support de cette nation déné. « Nous avons gardé une attitude proactive par rapport aux besoins et aux attentes de la communauté. Nous nous sommes impliqués dans l’établissement d’un programme de formation professionnelle pour les foreurs qui effectuent les carottes de prospections géologique, et nous sommes en dialogue constant avec cette nation. »
Kelly Cumming, l’adjointe du chef Edward Sangris des Yellowknifes Dénés de Dettah, argumente que la compagnie minière a su les consulter de la bonne façon. « Ils ont prouvé qu’ils étaient responsables au niveau de l’impact environnemental du site. Tous les précédents projets depuis une vingtaine d’années ont laissé beaucoup de déchets. Avalon semble consciencieux. De plus, les minerais extraits seront destinés à alimenter l’économie verte dans le monde, car les métaux des terres rares sont utilisés dans les technologies qui sont efficaces énergétiquement », assure-t-elle. Kelly Cumming affirme que les Yellowknifes Dénés ont leur mot à dire sur les options de transports des minerais. « Notre perspective est de favoriser la protection de l’environnement. Nous devrons attendre le résultat des études d’impact environnementales pour nous prononcer. »