Malgré la crise économique qui frappe tranquillement, mais sûrement le Nord, l’étude en employabilité réalisée par le Conseil de développement économique des TNO (CDETNO) révèle qu’une reprise est prévue dès 2012.
Bien sûr, le paysage économique n’est pas reluisant actuellement. Les chiffres parlent d’eux-mêmes lorsqu’ils s’appliquent à l’augmentation constante du taux de chômage national. Si les TNO ne sont pas épargnés par les licenciements successifs dans des secteurs primaires d’activités, il s’avère pourtant que le taux de chômage territorial ne montre pas une envolée notable. Les statistiques récentes indiquent au contraire un taux en décroissance entre 2008 et 2009, passant de 5,8 % à 4,4 % entre août et janvier.
Sylvie Francoeur, directrice du CDETNO, nuance ces chiffres. « Cela ne signifie pas obligatoirement que des emplois ont été créés ici, mais ils révèlent qu’une plus grande proportion d’employés sont passés d’un emploi à temps plein à du temps partiel », explique-t-elle. On assiste alors à une précarisation croissante des emplois. « Il y a cette différence dans le taux de chômage en six mois, mais il est tout de même prévu une augmentation du taux dans le prochain trimestre. »
Pourtant, le paysage de l’employabilité est plutôt positif lorsqu’il est abordé sous l’angle des prévisions à moyen terme. Le rapport réalisé entre septembre 2008 et février 2009 par la firme ExCEL Learning Concepts, pour le compte du CDETNO, affirme qu’une reprise d’activité est prévue dans les secteurs traditionnels (mines, gaz, pétrole) dès 2012.
L’organisme francophone de développement économique a donc un rôle déterminant à jouer dans l’attractivité territoriale en emploi. L’étude confirme cette réalité, illustrée à la fois par une cueillette de données sur la population d’expression française en hausse dans les TNO et sur les besoins identifiés présents et à venir au niveau de l’emploi.
Cathy Roy, coordonnatrice des services en employabilité, a mené une étude de terrain, dans les quatre principales communautés francophones, à savoir Inuvik, Yellowknife, Hay River et Fort Smith. De son côté, la firme ExCEL Learning Concepts a travaillé sur l’identification de la population francophone et francophile des TNO, s’inspirant de données sociodémographiques extraites de statistiques 2001 et 2006 du GTNO. Cette population est estimée aujourd’hui à 3 720 personnes d’expression française, révélant une augmentation de 15,9 % par rapport à 2001. « Cette évolution du nombre de gens parlant français est liée aux programmes d’immersion en français dans les écoles », détaille Mme Francoeur. Car, d’un autre côté, le bassin de personnes de langue maternelle française accuse une baisse de 10,5 % depuis 2001.
Dans cette cohorte d’individus d’expression française et en activité professionnelle, 91 % d’entre eux ont un statut d’employé et plus de la moitié ont fait des études universitaires.
Pour sa part, le ministère de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement met en place un plan pour garder des emplois dans le Nord, notamment pour encourager une diversification de l’économie, pour développer l’offre de produits et de services touristiques et pour accueillir davantage d’immigrants.
Dans ce contexte fluctuant, le rapport sur l’employabilité confirme la volonté du CDETNO à renforcer ses actions dans son offre de services territoriaux et dans un rôle accru d’intermédiaire entre des employés et des employeurs qui veulent et voudront une main-d’œuvre qualifiée. Le GTNO considère l’organisme comme un partenaire incontournable pour accroître la compétitivité territoriale en matière d’emploi et de recrutement.
D’août 2008 à février 2009, le CDÉTNO a reçu 71 personnes en employabilité, près de deux heures par personne.
