Le ministère des Affaires indiennes et du Nord du Canada (AINC) travaille à la mise en place d’une agence économique pour le développement du Nord. D’où une série de consultations dans les trois principales villes nordiques du Canada et un participant francophone à la table de concertation de Yellowknife.
Le Conseil de développement économique des TNO (CDÉTNO) faisait partie de la liste des invités d’AINC à une séance de réflexion organisée à Yellowknife à la mi-mai. Environ cinquante personnes ont participé à cette consultation, durant laquelle le ministère a présenté des programmes qui constituent le cœur d’un plan d’action intitulé Investissements stratégiques dans le développement économique du Nord. Ce plan prenait fin au 31 mars 2009 et il vient d’être renouvelé pour cinq ans.
« Pendant deux jours, on a fait des ateliers pour aider le gouvernement à définir les grands objectifs et les grandes opportunités à venir, dit Sylvie Francoeur, directrice du CDéTNO. Le ministère utilisera les résultats des sessions de réflexion pour planifier des mesures d’investissements stratégiques. »
Par exemple, AINC souhaite créer dès cette année une agence de développement économique du Nord. Pour l’instant, si ce genre de structure existe dans des provinces, il n’y a pas d’équivalent pour le Nord. Le gouvernement fédéral désire structurer le développement, centraliser des informations et servir de relais auprès de tous les interlocuteurs impliqués dans des objectifs économiques. Quelle forme doit prendre cette nouvelle agence? Où l’implanter? Qui y travaillerait et comment? C’est pour répondre à ce genre de problématique que le ministère parcourt le Nord et recueille des avis.
« Concernant cette question d’agence, le résultat des consultations menées jusqu’à présent indique que l’agence aura un pouvoir décisionnel avec une administration centrale dans le Nord, soutenu par un bureau dans chaque territoire et un à Ottawa, indique Mme Francoeur. Le directeur de cette agence aura un lien direct avec AINC et une centaine de personnes travailleront pour cette agence, dont une trentaine viendront du ministère lui-même. »
Mme Francoeur avait déjà collaboré à une pré-consultation lorsque le ministère avait envoyé des questionnaires aux futurs participants des sessions de réflexion. « Je me suis sentie représentée dans les résultats extraits du dépouillement de ces questionnaires, dit-elle. Ils ont retenu des éléments qui me paraissaient sensibles, à moi et sûrement à d’autres, tels que l’importance de miser sur l’expertise locale et sur des organismes existants, l’importance de favoriser les partenariats avec les collectivités, le rôle de centralisation de l’information que devrait jouer la future agence, le respect des langues officielles. Pour moi, au niveau du CDÉTNO, j’apprécie nous ayons été invités à participer, car cela prouve la reconnaissance de notre organisme et je constate que nos commentaires ont été pris en compte. »
Certains manques ont été identifiés à l’unanimité par les participants. Il s’agit notamment de la faiblesse des ressources des organismes face à l’accroissement des services demandés ainsi que de la faiblesse de la recherche scientifique et de la coordination des résultats.
La réunion de Yellowknife sera suivie cette semaine par une session de réflexion à Whitehorse, au Yukon.