Le temps des fêtes approche à grands pas, la course aux achats et toute la frénésie qu’elle comporte s’emparera bientôt des consommateurs. Une petite lumière sur le phénomène commercial lié à cette période achalandée…
La période des fêtes est synonyme de précieux moments passés en famille, mais aussi de dépenses considérables qui, parfois, deviennent une source de stress pour le consommateur moyen qui doit tout prévoir. Les dépenses, bien que souvent prévisibles, prennent parfois une toute autre tournure pour diverses raisons. Depuis le mois d’octobre, certains détaillants ont déjà sorti l’artillerie de décorations, cadeaux et autres petits trucs à l’effigie du Père Noël et de sa bande. Au Home Hardware, de Hay River, les décorations sortent dès le mois d’octobre et prennent une place prépondérante dès le mois suivant. « On met la musique de Noël le 1er décembre », affirme Bailey Mackie, employée de l’endroit en soutenant que, déjà, les consommateurs achètent énormément en prévision de la fin décembre. Du côté des petites entreprises de Hay River, l’approche est différente. Au Woodshed Café, une toute nouvelle serre a été mise en place pour créer un petit monde du temps des fêtes. La propriétaire, Susan Gagnier, a commencé à tout installer ses décorations le 1er novembre et, même, à faire jouer sa musique du temps des fêtes. « Avec les températures froides et la neige, je veux que les gens puissent venir déambuler ici, comme s’ils étaient dans la rue », dit la jeune femme. Elle avoue être en amour avec cette période de l’année et tenir à le partager à toute la communauté. Au Emmanuel’s Home & Gift, la célébration est un peu plus réservée. Dès la mi-novembre, ils commencent à fignoler leurs décorations, mais étant donné la vocation religieuse de la boutique, ils préfèrent conserver leurs coutumes plutôt traditionnelles.
Cette année, comme l’an dernier, le temps des fêtes sera aussi fortement influencé par la récession économique qui sévit mondialement. Selon le professeur de sociologie, Monsieur Robert A.Stebbins, de l’université de Calgary, il n’est pas encore possible d’en évaluer les impacts, mais il y en aura tout de même à court terme. « C’est à long terme qu’on ne peut pas faire d’hypothèses », explique-t-il.
Il soutient que l’ère commerciale a changé les coutumes de Noël. « Auparavant, les obligations de travailleurs n’étaient pas aussi grandes qu’aujourd’hui », commence M.Stebbins en faisant référence au monde du travail beaucoup plus exigeant de nos jours. Cette situation laissait le temps aux gens de faire leurs emplettes dans une atmosphère plus agréable. « Aller magasiner des cadeaux de Noël est aujourd’hui une tâche désagréable, non seulement les rangées sont bondées, mais il y a aussi des files d’attente pour passer à la caisse, et puis, passer à la caisse n’a rien de reposant non plus! », dit-il sur un ton rempli d’humour. Il ajoute qu’à tout cela, il arrive souvent de se buter à des gens impolis et pressés, sans compter les stationnements hivernaux qui ne sont pas évidents à traverser lorsqu’on est enseveli par les nombreux paquets de cadeaux.
Malgré tout, il explique qu’un « petit sucre vient adoucir ce labeur » : la valorisation. « Il n’y a rien de plus valorisant que de voir un enfant émerveillé devant son tout nouveau cadeau! », dit-il en précisant que les destinataires des cadeaux ajoutent parfois une autre dimension à leurs achats. Le magasinage des cadeaux valse entre l’obligation et le loisir, il y a le loisir de rendre un enfant heureux et celui de faire des choix judicieux. Et c’est sur quoi il insiste : « On dénote une tendance éthique dans l’achat des cadeaux, les gens ont de plus en plus une certaine satisfaction à acheter un cadeau s’ils peuvent y infuser leurs principes soit moraux, philosophiques ou environnementaux. »
Quoi qu’il en soit, le temps des fêtes arrive en trombe et ne laisse personne indifférent. Les consommateurs doivent se préparer, dresser une liste des achats à faire, calculer un budget pour y arriver et, préférablement, laisser le dimanche d’avant Noël aux achats de dernière minute et aux retardataires!