D’intéressantes perspectives pour l’industrie du diamant s’annoncent d’ici 2020. Selon les prévisions du Conference Board of Canada, en collaboration avec le Centre pour le Nord, le nombre de mines dans le Nord canadien devrait doubler.
S’il y a quelques mois, les prévisions dans le secteur minier ne projetaient rien d’exceptionnel pour les Territoires du Nord-Ouest en raison de la crise européenne qui sévit actuellement et du ralentissement de la Chine, les répercussions n’auront pas tant touché le nord du 60e parallèle, surtout dans le domaine du diamant. La relance de l’industrie s’effectuera lentement, mais s’annonce positive pour les années à venir.
En effet, d’ici la fin de la décennie, le secteur minier dans le Nord canadien devrait presque doubler sa production et augmenter le nombre d’emplois offerts. Cet accroissement important représenterait une croissance stupéfiante par rapport à l’économie canadienne dans son ensemble. Toutefois, comme l’affirme un rapport du Centre pour le Nord (1) mené sur l’avenir de l’exploitation minière dans le Nord canadien, beaucoup de travail reste à accomplir pour arriver à ces résultats : la collaboration et des efforts du secteur de l’industrie minière ainsi que des discussions avec les gouvernements et les collectivités pour répondre aux enjeux clés, dont l’infrastructure, la règlementation, la pénurie de main-d’œuvre et les droits autochtones.
L’économie des Territoires du Nord-Ouest a été bonne au cours des dernières années grâce à l’industrie du diamant. En 2007, la production a permis de cumuler près de 1,3 milliard d’euros. La récession qui a percuté la planète en 2008 a entraîné une baisse brutale de la demande de diamants qui s’est fait ressentir jusqu’en début d’année. Une reprise de la production à la mine Diavik est prévue pour 2014 et le début des opérations à Gahcho Kué permettra d’atténuer une partie de la baisse de la production. Anja Jeffrey, la directrice du Centre pour le Nord a déclaré que « l’exploitation minière est le moteur de l’avenir économique du nord du Canada ». Il a ajouté que pour profiter pleinement des avantages de ce potentiel, on doit trouver le juste équilibre entre les risques et les débouchés.
Aussi, en 2011, le produit intérieur brut annuel de l’exploitation minière dans le Nord représentait 4,4 milliards de dollars, il devrait atteindre 8,5 milliards de dollars en 2020.
Même si les retombées économiques éventuelles qu’engendrera la reprise de la production de ces mines, certains obstacles s’opposent au processus, tel que l’insuffisance ou l’inexistence d’infrastructures. De plus, le manque de travailleurs qualifiés constitue aussi un risque pour la vitalité économique. À cela s’ajoutent les droits des peuples autochtones qui doivent être respectés et la consultation des collectivités en matière de développement pour des projets durables, car les gouvernements doivent être conscients de la façon dont les changements apportés au cadre réglementaire peuvent toucher les collectivités et l’industrie. Entre autres, de nombreuses régions nordiques et autochtones s’inquiètent des effets que les projets miniers peuvent avoir sur leurs terres et sur l’environnement. L’industrie minière doit alors s’assurer d’obtenir la confiance des collectivités autochtones et des gouvernements.
(1) Le Centre pour le Nord propose des analyses sur des dossiers d’actualité liés au nord du Canada, aux droits et à la gouvernance des populations autochtones, et aux relations avec les entreprises autochtones.