Opportunities North a été un point de rencontre pour les décideurs et intervenants de l’économie nordique du 7 au 9 septembre, à l’Hôtel Explorer de Yellowknife.
Le futur de l’économie nordique sur le plan des infrastructures, des ressources, du commerce international, de l’innovation technologique et de l’agriculture était à l’ordre du jour de la conférence Opportunités North organisée par la Chambre de commerce des TNO. Dans son mot de bienvenue, le premier ministre Bob McLeod a évoqué le fait que plusieurs indicateurs et initiatives économiques prennent forme et positionnent l’économie future des TNO de manière avantageuse. Il a attiré l’attention sur trois sphères économiques qui sont, à son avis, cruciales.
Le premier ministre a d’abord nommé l’importance des ressources fondamentales et des infrastructures qui animent l’économie des TNO en qualifiant l’ouverture de la mine Gahcho Kué Diamond de « nouvelle de l’heure ». Celle-ci est la plus grande mine de diamants au monde, elle comptera 12 ans de production et représente un potentiel de milliards de dollars en activités économiques. Le retour de l’exploration aurifère à la suite de la récente stabilisation du marché, ainsi que la construction de routes, comme celle d’Inuvik à Tuktoyaktuk, ont fait partie des autres exemples qu’il a cités au chapitre des ressources et des infrastructures.
Le premier ministre a ensuite soulevé l’importance du développement d’un cadre juridique pour les industries qui envisagent d’investir aux TNO. Il a d’ailleurs remarqué que le transfert des responsabilités d’Ottawa vers le GTNO, en cours depuis 2014, permet la création de politiques par et pour les Territoires du Nord-Ouest dans la gestion des territoires et des ressources. Enfin, il a suggéré, comme troisième sphère économique à surveiller, la nécessité de diversifier l’économie afin qu’elle demeure en santé.
Tom Jensen, sous-ministre de l’Industrie, du Tourisme et de l’Investissement, a lui aussi mis l’accent sur l’importance de la diversité économique. L’industrie des manufactures, du tourisme, du cinéma, de l’agriculture, de la pêche commerciale, des arts et de l’artisanat ainsi que l’économie traditionnelle ont été soulevées. « L’économie traditionnelle est très importante pour les plus petites collectivités », a-t-il dit, ajoutant qu’il faut faire un meilleur travail en ce qui concerne le partage de la richesse parmi les territoires et les différents groupes sociaux. « Toutes les collectivités doivent bénéficier du développement », a-t-il conclu.
Les corridors du Nord
Le sous-ministre des Transports du GTNO, Russell Neudorf, a affirmé qu’il s’agit d’un bon moment pour investir dans les infrastructures. « Quand le secteur des ressources est plus lent, les investissements dans les infrastructures permettent de combler les besoins pour l’emploi et les occasions d’affaires. […] Cela permettra de réduire les coûts de la vie, d’aider à relier les collectivités ainsi que de favoriser l’emploi et les débouchés commerciaux. »
Afin d’exposer les défis que comporte la réalisation d’un projet d’infrastructure dans le Nord, Warren McLeod de l’entreprise Stantec, qui est responsable de la construction de la route d’Inuvik à Tuktoyaktuk, a dévoilé les implications de son mandat : une route dont « la construction a eu lieu en hiver, ce qui est un aspect unique et qui a comporté ses défis. Une route de 140 km pour les membres des collectivités, les industries et les touristes ».
Prévue pour 2017, la route d’Inuvik à Tuktoyaktuk aura deux voies, sera en gravier et permettra de se déplacer à une vitesse de 60 à 70 km/h. Warren McLeod a raconté que le projet a commencé dans les années 60 et que des discussions ont d’abord commencé au niveau fédéral-territorial. « Dans les années 70, des enquêtes préliminaires et des plans ont été créés à la main […]. Le projet a été mis sur la glace pendant trois à quatre décennies. En 2009, il a été relancé, a expliqué Warren McLeod. Et en 2013, le plan a été terminé pour 140 km, avec toutes sortes de structures de route, de traverses, de ponts […]. Imaginez construire un chemin d’un mètre de haut par un mètre de large de Vancouver à Montréal, [la quantité] de matériaux qui ont dû être déplacés, pendant l’hiver, à -40, dans des conditions extrêmes. Je ne peux toujours pas croire que l’équipe ait réussi à le faire ».
Un scénario qui a fait ressortir certains enjeux que vivent les collectivités du Nord dans l’élaboration d’un projet de cette ampleur.