Daniel Cournoyer a parlé du festival hivernal Canoë Volant de la Cité Francophone d’Edmonton, qui célèbre les cultures autochtones, métis et francophones, lors du congrès de Tourisme TNO, le 1er novembre, à l’Hôtel Explorer.
Le festival d’hiver Canoë Volant a connu une augmentation considérable de ses participants, dont le nombre est passé de 3 000 à 30 000 en quatre ans. « On est très impliqués dans toute la stratégie d’hiver à Edmonton et c’était un objectif pour faire connaitre la Cité Francophone et la culture francophone », expose le conférencier Daniel Cournoyer.
Alors que le directeur de la Cité Francophone proposait initialement d’agir à titre de partenaire avec la Winter Light Society, il était loin de connaitre l’ampleur de l’implication et de la popularité que cela allait lui amener. Alors que son potentiel partenaire décide de ne pas poursuivre les activités de la marche Mill Creek Adventure, il propose un concept, dans un délai de 48 h, afin de reprendre le projet à titre de producteur.
C’est dans un contexte historique, urbain et contemporain, que le festival fait office de lieu de célébration et de partage. Situé dans le ravin de Mill Creek, on a pu y retrouver, lors des éditions précédentes, un patio d’hiver, des installations de lumières, un camp métis où Dave Cunningham, personnalité connue de la collectivité, enseigne des danses traditionnelles, une cabane de trappeur où Roger Dallaire présente ses contes, et un camp des Premières Nations, présenté par l’organisme Native Counselling Services of Alberta.
Briser les barrières culturelles
Comment arrive-t-on à transformer l’observateur en participant? « Je ne veux pas juste que vous veniez, mais que vous y participiez et y viviez une expérience. [Que vous compreniez] ce qu’est la francophonie à Edmonton et dans l’Ouest en étant là, donne-t-il comme matière à réflexion à l’auditoire de la salle Katimavik. Je ne veux pas qu’on soit passif, c’est plutôt, on te prend par le bras et on te fait danser ».
En ce qui a trait aux activités reliées aux collectivités autochtones et métisses, il précise : « Ce n’est pas moi qui raconte l’histoire, on les invite à participer, à raconter leur histoire. Et c’est ce qui fait en partie la magie. »
L’objectif est de briser les barrières culturelles sur ce parcours de 2 km parsemé de camps et de cabanes. Avec le Native Counselling Services of Alberta sur place l’année dernière, il y avait des canevas disposés de sorte que les visiteurs pouvaient illustrer ce que voulait dire la réconciliation pour eux.
Le canoë volant rappelle aussi l’histoire de la chasse-galerie, des conteurs, des coureurs des bois, des gens qui voyageaient loin de chez eux. « L’histoire québécoise se l’est beaucoup approprié, mais [il] nous appartient tous. C’est un partage de cultures », rapporte Cournoyer, qui croit que l’image du canoë volant rejoint autant Autochtones, Métis que francophones. « Le canoë, c’est une invention qui les a rassemblés », ajoute-t-il. Malgré le passé sombre qui a marqué l’histoire des relations entre les nations, le directeur rêve de voir un avenir optimiste.
Prendre sa place
Lors de sa présentation, concernant la communauté francophone, il explique : « On s’est fermés dans le sens où on veut préserver la langue parce que c’est important pour la culture. Et parfois, certains se sentent exclus parce qu’ils ne voient pas comment entrer [dans le cercle] en ne parlant pas la langue […] »
Daniel Cournoyer veut remédier à la situation et a une vision : « Je veux que ce centre culturel francophone et que la communauté francophone soit découverte. J’ai vendu le principe suivant à mon conseil d’administration : je veux qu’au moins un tiers des résidents de la ville sachent que la Cité Francophone existe. »
Il confie en entrevue, après la conférence : « Au festival Canoë Volant finalement, on parle plus de l’histoire métisse et autochtone, et le défi, c’est d’assurer notre place parce qu’on a tous à gagner là-dedans. » Il précise d’ailleurs que l’Alberta est peut-être jeune comme province et comme société, mais qu’elle a tout de même beaucoup d’histoires à raconter.