La construction d’un pont enjambant la rivière Great Bear commencera en 2021.
La finalisation de la route de la Vallée du Mackenzie (route 1) vient de franchir une autre étape grâce à l’octroi par le ministère des Transports du Canada d’une somme de 102,5 M$, que le gouvernement ténois bonifiera de 37,5 M$.
C’est ce qui a été annoncé en grande pompe le 27 juin à l’Assemblée législative par la ministre des Relations Couronne-Autochtones, Carolyn Bennett, qui remplaçait pour l’occasion le ministre fédéral des Transports Marc Garneau. Plusieurs députés, ministres et anciens ministres assistaient à cette annonce très espérée, tout comme plusieurs représentants du Secrétariat du Sahtu, région qui sera reliée au Dehcho grâce à cette subvention du Fonds national des corridors commerciaux.
Une photo de l’ancienne chef dénée d’Inuvik, Cece Hodgson-McCauley, grande partisane de la route 1, trônait auprès des orateurs. Mme Hodgson-McCauley est décédée en mars dernier.
Les 140 millions de dollars serviront à la construction du pont, enjambant la rivière Great Bear, aux travaux entourant la planification et les études environnemnt ales du projet de la route 1, et la construction d’une route d’accès entre Wrigley et le mont Gaudet.
Selon le ministre des Infrastructures ténois Wally Schumann, la construction du pont à la hauteur de Tulita est une des pièces majeures du développement de la route Mackenzie. Ce pont est déjà dessiné et le ministre n’entrevoit aucune entrave du point de vue des évaluations environnementales. Avec son érection commencera la première phase du projet, à l’été 2021, pour se terminer en 2023.
400 emplois seront créés pour la durée du projet.
Un second souffle
Le nouveau président du Secrétariat du Sahtu, Charles McNeilly, a fait plusieurs voyages à Ottawa afin d’aider ce projet à se concrétiser. « Une route à l’année dans la vallée va aider au bienêtre de tous les résidents en réduisant le cout des fournitures, de la nourriture, de l’essence et du mazout, affirme- M. McNeilly à l’Assemblée législative. Ça va améliorer l’accès aux services médicaux, augmenter, la mobilité entre les collectivités pour le bénéfice des jeunes, du sport et des activités culturelles; ça va connecter nos gens pour faire en sorte que les familles séparées puissent se réunir plus facilement et à moindre cout. »
Le président du Secrétariat du Sahtu rappelle également que l’expansion de la route allait également faciliter l’exploitation des réserves de pétrole et des gisements de schiste de « classe mondiale ». Citant la Loi canadienne sur les transports révisée, M. McNelly dit que cette expansion devrait générer 182 milliards de dollars d’activités, pour un cout de deux milliards. Aucun autre intervenant n’a commenté cette affirmation. « D’un point de vue de l’économie naturelle, ajoute-t-il, la croissance dans le Nord va bénéficier à tout le Canada, avec des emplois, des occasions d’affaires et l’exploitation des ressources. »
Et ensuite
Le député libéral des Territoires du Nord-Ouest, Michael McLeod, dont le rôle dans l’obtention de cette subvention a été souligné par M. Schumann, vante la collaboration dans ce dossier : « Nous avons eu beaucoup de rencontres dans les derniers mois, dit-il, avec presque tous les gouvernements autochtones des TNO, et il y avait un dialogue inclusif comme je n’en avais jamais vu auparavant entre les gouvernements. Et c’est ce que ça prend pour atteindre notre potentiel. […] Ça va réduire le cout des transports, le cout de la vie. Cece aurait eu de bons commentaires ! »
Il faudra encore plusieurs centaines de millions de dollars pour se rendre à Wrigley, tel qu’envisagé dans le projet initial. « On se rapproche tout le temps, de dire le premier ministre des TNO, Bob McLeod. Cette étape est un pas de géant pour terminer cette route. »
Questionnée sur l’implication de son gouvernement pour terminer la route ou dans d’autres projets, comme la centrale hydroélectrique de Talston, Carolyn Bennett a rétorqué que le budget 2019 pourrait apporter une partie de la solution. Elle a aussi dit que les infrastructures étaient une priorité du Cadre stratégique pour l’Arctique, qui a été développé conjointement avec les territoires et permettra de développer des stratégies à long terme pour aider les régions à atteindre leurs objectifs.
« Nous reconnaissons qu’il y a un gros déficit d’infrastructures dans le Nord, nous l’entendons de nos municipalités, du GTNO, de la Chambre de mines, et des gouvernements autochtones, concède Michael Mcleod. Nous savons que nous avons une grande tâche face à nous dans les prochaines années, nous allons développer quelque chose qui fonctionnera pour tout le monde. »