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le Jeudi 4 juin 2020 16:53 | mis à jour le 20 mars 2025 10:40 Économie

Recherche d’emploi Réouverture du Carrefour carrières

Recherche d’emploi Réouverture du Carrefour carrières
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Depuis le 16 mars, les bureaux du Carrefour carrières des Territoires du Nord-Ouest étaient fermés au public. Les rendez-vous se déroulaient essentiellement par téléphone ou par visioconférence.
Administré depuis avril 2013 par le Conseil de développement économique des TNO (CDÉTNO), il offre des services bilingues aux personnes de toute la communauté en demande d’insertion professionnelle.
Le 25 mai, soit plus de deux mois après, la direction a pris la décision de rouvrir, à la grande joie de son gestionnaire, Gordon Ross : « À l’exception des différentes mesures de restrictions sanitaires, on est maintenant totalement opérationnel. »
Ainsi, les trois employés du service se relaient en fonction d’une rotation bien précise. D’après la politique mise en place, chaque agent travaille quatre jours sur place et enchaine ensuite sur dix jours de télétravail. « Nous avons également des masques, gants et gels hydroalcooliques à disposition pour nos usagers et pour nous à l’entrée des bureaux, ajoute Gordon Ross. Et pour l’heure, seulement trois personnes pourront être accueillies [à la fois]. »

Nouvelle organisation
Du lundi au vendredi, les clients pourront venir sans rendez-vous de 10 h à midi et avec rendez-vous, de midi à 16 heures. « Normalement, nous voyons entre 30 et 40 personnes par jour. Depuis la réouverture, nous sommes plus proches d’une dizaine, détaille M. Ross avant d’ajouter : On est très heureux de pouvoir aider à nouveau en personne, mais c’est un vrai travail de devoir organiser les rendez-vous, il faut apprendre des protocoles qui nous étaient encore inconnus. »
Jean-Patrick Guenette, arrivé du Québec en mars dernier, souligne l’efficacité des services malgré la pandémie. « Je suis venu pour la première fois à Yellowknife en 2017, mais je me suis installé à nouveau il y a trois mois, juste avant la crise. Je devais trouver un travail et ils m’ont beaucoup aidé malgré la pandémie », se souvient ce menuisier francophone, aujourd’hui employé par Clark Builder, une entreprise de construction dans la capitale des TNO.
De son côté, Loreta Mendoza est à Yellowknife depuis 2009. Si de jour la jeune femme travaille en tant qu’assistante administrative pour l’association Smart Communities dans la capitale des TNO, elle cherche activement un travail de nuit à l’hôpital.
« Je n’ai pas trop été dérangée par le fait que les bureaux sont fermés, ils sont très efficaces, mais c’est sûr que c’est plus simple », explique la jeune femme d’origine philippine. Elle déplore davantage le manque d’offres pendant cette période. « C’est vraiment dur de trouver un travail. »
Pour Gordon Ross, la situation actuelle de l’emploi est effectivement très difficile. « Et je pense que nous n’en sommes qu’au début. Notamment dans le domaine touristique qui aura du mal à se relever cette année », anticipe-t-il.

« Zone grise »
Malgré un service important rendu à la communauté, les employés du Carrefour carrières des TNO ne sont pas considérés comme des travailleurs essentiels.
« Nous sommes dans ce qu’on pourrait appeler une zone grise, selon Gordon Ross. Nous n’avons pas l’étiquette “travailleurs essentiels”, mais nous n’avons pas non plus le même statut qu’un magasin, par exemple. »
Il n’a pourtant pas été question d’attendre la phase 2 du plan de déconfinement pour la réouverture du centre. Les usagers avaient besoin d’avoir accès à une aide, ne serait-ce que pour pouvoir avoir accès à des ordinateurs et à des imprimantes.
« Une des raisons pour lesquelles nous avons décidé d’ouvrir le centre est qu’il y avait une forme d’anxiété qui se dégageait de nos clients, de dire le gestionnaire. Les possibilités de travail sont effectivement plus minces en ce moment, mais c’est un bon moment pour guider nos clients, les orienter le mieux possible pour leur avenir. »