le Vendredi 18 avril 2025
le Vendredi 15 Décembre 2023 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 15:32 Économie

À l’infini, le regard s’évade La petite histoire des routes de glace

À l’infini, le regard s’évade La petite histoire des routes de glace
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Cet article a été initialement publié sur aquilon.nt.ca entre le 9 janvier 1998 et le 8 décembre 2023.

Les ancêtres de la route de glace parcouraient la toundra, attelés à leurs traîneaux. Aujourd’hui, les pistes se sont élargies pour faire place à l’autoroute blanche, de janvier à mars. Aux T.N.-O., 1300 kilomètres de routes de glace permettent d’atteindre d’inaccessibles petites collectivités.

Le temps des véhicules à chenilles, qui traversaient le Grand lac des Esclaves à une vitesse d’environ six milles/heure, est résolu. La limite est aujourd’hui de 30 kilomètres/heure, et les chenilles ont pris des allures de camions aux multiples roues (!) pouvant acheminer des tonnes de matériaux aux mines et aux camps d’exploration.

Les routes de glace doivent leur existence au secteur privé, soit les industries minières et gazières. Aux Territoires, plus de 500 kilomètres mènent au nouvel eldorado : les promesses d’un sous-sol inexploité. Si les compagnies ont donné le coup d’envoi de ces nouvelles infrastructures, le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest s’en est mêlé vers 1968.

La première traversée s’est effectuée à Fort Providence. « À l’époque, on attendait que les glaces cessent de dériver et ensuite on mettait le pont de glace à niveau. Certaines communautés se trouvaient isolées pendant quatre à cinq semaines », raconte le superintendant Mike Elgie, du ministère des Transports.

Aujourd’hui, grâce à la technologie, la durée de vie des routes de glace a considérablement augmenté. Des camions, armés de pompes, arrosent les routes de glace régulièrement pour remplir les craques dues à la pression et aux changements de température. La température extérieure idéale pour la route de glace est d’environ -20C.

Si auparavant, l’épaisseur de la glace était vérifiée manuellement, les travailleurs utilisent aujourd’hui un sonar, semblable à celui qui vous permet de détecter les poissons. D=4h2, vous connaissez la formule ? Les employés du GTNO s’en servent pour vérifier l’épaisseur de la glace. Celle-ci doit être de couleur bleue ou noire. Si vous observez une glace « aux yeux blancs », attention, danger ! « Ce mélange d’eau et de glace est 50 % moins solide que la glace bleue ou noire. Je ne lui ferais pas confiance du tout », affirme Mike Elgie. Alors, quand prendrez-vous d’assaut les routes de glace ?