le Samedi 19 avril 2025
le Vendredi 6 février 1998 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Réflexions parallèles Éditorial

Réflexions parallèles Éditorial
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L’entrevue avec John Amagoalik, réalisée par notre collaborateur Louis McComber soulève quelques questions sur le futur gouvernement du Nunavut.

Tout d’abord, il y a la question de la composition ethnique de la fonction publique. Après des mois de propos acariâtres, voilà que des leaders du Nunavut font volte-face et s’alignent sur la politique actuelle du GTNO.

En se fixant un objectif de 50% de main d’uvre inuit au sein des cadres supérieurs et en identifiant une période de 15 à 20 ans pour l’atteinte de cet objectif, il semble clair que cela rejoint la politique actuelle de dotation du GTNO. Là aussi il y a des objectifs de composition ethnique et à chaque évaluation, les responsables réalisent la difficulté d’actualiser ces objectifs à court ou moyen terme.

Les deux futurs gouvernements feront face à la même problématique soit celle d’un maigre bassin de main d’uvre autochtone qualifiée pour occuper les postes en question. La seule solution qui puisse favoriser l’atteinte de ces objectifs, c’est le recours à l’instruction et à la formation. Or, ces deux méthodes requièrent temps et argent avant de donner des résultats.

L’autre question soulevée, c’est celle de la langue de travail. Dans le Nunavut, la vitalité de l’Inuktitut surpasse celle des langues dènèes. Pas étonnant alors que la question de la langue de travail y fasse surface alors que dans l’Ouest, l’anglais règne en maître sans soulever trop de question. L’assimilation culturelle et linguistique est à l’uvre dans cet assujettissement silencieux des autochtones de l’Ouest.

Sans vigilance et en évitant de froisser l’orgueil des Inuit déjà assimilés, le futur gouvernement du Nunavut risque de rater le bateau s’il n’adresse pas énergétiquement la question de la langue de travail. Il y aura de la résistance de la part des Euro-Canadiens du Nunavut mais le plus pénible sera sans doute l’approche négative que prendront certains Inuit assimilés. Courage !