Sans une formation appropriée en finances et en analyse financière, il peut parfois être difficile de bien comprendre les différentes alternatives qui se présentent aux gouvernements lorsqu’il est temps pour eux de formuler un budget. Il en est de même pour les différents groupes de pression qui tentent d’influencer les futures orientations budgétaires du gouvernement.
Le budget alternatif présenté par le Centre canadien des politiques sociales (CCPS) offre des choix qui dépassent simplement la stricte gestion financière gouvernementale en s’attaquant à de douloureux problèmes qui affligent la société canadienne.
Les coupures des dernières années ont fait mal, constate cet organisme. C’est vrai et le pire c’est que ce sont souvent les couches les plus pauvres de la société qui ont écopé des restrictions budgétaires gouvernementales. En effet, ces gens dépendaient beaucoup plus du gouvernement que les « Canadiens moyens » qui vivent généralement sans nécessiter le support du gouvernement. Que plus de 2,4 millions de Canadiens aient recours aux banques alimentaires à travers le Canada pour se nourrir est certainement une situation déplorable qu’il faut corriger.
Ce budget alternatif offre des solutions intéressantes qui tentent de répondre aux besoins des plus défavorisés. En partant du principe que les finances publiques sont maintenant plus saines, le CCPS propose de commencer à réinvestir tous les surplus budgétaires dans les programmes sociaux.
Le choix consistant à ne pas utiliser les surplus budgétaires pour éponger la dette est peut-être un peu plus discutable. En effet, pour chaque milliard de dollars utilisé pour réduire la dette, des dizaines de millions de dollars se trouvent dégagés durant l’année et pour toutes les années subséquentes afin de réinvestir dans les programmes sociaux.
Il est certe nécessaire de réinvestir dans les programmes sociaux mais il est aussi nécessaire de ne pas reporter à plus tard la tâche ingrate de se débarrasser de ce fardeau fiscal qu’est la dette. Il s’agit d’une priorité qui, à long terme, sera profitable pour tous les Canadiens.