La délégation du Nunavut qui se rendra prochainement en Europe afin d’y faire du lobbying en faveur de la protection de leurs us et coutumes n’aura pas la tâche facile.

Les groupes de pression qui se prononcent contre toute forme de chasse, principalement celle aux mammifères marins, ont des assises solides en Europe et aux États-Unis, peuvent aisément recruter des porte-paroles de premier plan, et jouissent souvent de fonds amplement suffisant pour financer leurs entreprises.

De leur côté, l’ensemble des représentants des peuples autochtones arrivent souvent sur le vieux continent avec seulement quelques témoignages de l’impact négatif des diverses restrictions et interdictions qui frappent le commerce de la fourrure.

Ils jouissent cependant d’une perception bienveillante de la part des Européens qui se laissent aisément impressionner par la couleur locale que leur présentent ces « indiens » et ces « esquimaux »; une perception ancrée dans le paternalisme.

Ils peuvent s’attendre à rencontrer une oreille attentive et amicale lorsqu’il s’agira pour eux de démontrer que la chasse est une question de survie, le produit de la chasse se retrouvant sur la table. Question d’us et coutumes, ces activités ont des bonnes motivations pour les supporter.

La réaction risque cependant d’être différente lorsqu’il s’agira de mousser les activités de récolte qui aboutissent à la vente de peaux. Cet aspect mercantile de la chasse ne repose évidemment sur aucune tradition autochtone, cela ayant débuté avec l’arrivée des premiers Européens. Ces derniers veulent enrayer les errances des derniers siècles et faire amende honorable face à la faune qu’ils ont contribué à anéantir.

Tout au plus peut-on s’attendre à se voir reconnaître le droit de chasser un animal afin de s’en nourrir ou de s’en vêtir. Ils ne réussiront probablement pas à persuader les Européens d’adoucir leurs règlements concernant la vente de fourrure.