Depuis déjà plusieurs années se discute la possibilité d’introduire la notion de parti politique sur la scène territoriale. Cette année, le Nouveau parti démocratique (NPD) tente de forcer la main aux autres candidats et aux autres partis politiques fédéraux en présentant des candidats et des candidates clairement néo-démocrates et offrant un programme électoral.
Cette initiative suscite déjà quelques réactions. Pour certains, le concept de consensus, opposé à celui de politique partisane, offre une connotation plus harmonieuse. Pourtant, le système actuel fonctionne principalement autour du principe de majorité simple lorsque vient le temps de prendre des décisions. Rien de bien différent !
D’autres parlent aussi de respect des traditions. Pourtant, notre système législatif n’est en place que depuis un quart de siècle, certainement pas une période de temps suffisante pour justifier la revendication d’un statut de pratiques immémoriales. Si c’était le cas, les bouteilles de bière auraient encore la même forme.
De plus, le fonctionnement par gouvernement de consensus est également un concept relativement nouveau pour les premières nations du Nord. Avant que les dirigeants du Sud n’imposent toutes les transformations sociales qui ont incité les autochtones à se regrouper en communauté, ceux-ci vivaient considérablement isolés les uns des autres en raison de leur mode de vie nomade. Leur structure sociale simple reposait sur la famille. À moins que quelqu’un ne propose une formule de gouvernement familial, là non plus la tradition ne peut supporter l’une ou l’autre des alternatives. Cet éditorial n’a pas pour but de déclarer que le système de politique partisane est sans faille. Les exemples déplorables d’abus de partisanerie abondent. C’est simplement que la discussion reste encore à faire sur ce changement de modèle de gouvernance. On aura à soupeser le pour et le contre de chacune des options qui ne sont pas sans mérite.