En effectuant la recherche qui a permis de réaliser l’article sur la Mine Giant, j’ai pu constater que les intérêts des députés suivent de près l’actualité mais parfois au détriment d’une ligne de conduite cohérente. Le cas de la mine Giant est éloquent. Au départ, l’ensemble des députés se préoccupait beaucoup des émissions de gaz sulfurique s’échappant de la cheminée de la mine. Par la suite, lorsqu’on a connu la quantité énorme d’arsenic entreposée à la mine, les députés ont vite demandé des explications au gouvernement.
Quelques mois plus tard, les troubles financiers de la compagnie Royal Oak étaient rendus publics. L’arsenic, toujours présent et représentant toujours un danger certain pour la population environnante, ne semblait plus un problème dominant, sauf pour le député Erasmus qui se demandait à juste titre s’il valait la peine de maintenir artificiellement en vie une mine qui ne faisait qu’accroître la pollution environnante. Le plus désolant dans cette affaire, c’est de voir comment le discours s’est transformé en cour de route. L’arsenic entreposé dans la mine ne constituait plus une menace écologique mettant en péril la population de Yellowknife, mais devenait simplement un passif économique qui rendait la revente de la mine problématique.
C’est ce manque de cohérence des politiciens, sautant d’une ligne à l’autre et d’un sujet à l’autre au gré des saisons, qui font que souvent rien ne se règle au gouvernement.
Il s’agit là, peut-être, d’un des plus graves problèmes d’un gouvernement de consensus où trop souvent les députés sont élus sans s’appuyer sur un programme politique clair et précis