En discutant avec Michel Lefebvre, l’initiateur de la pétition ayant circulé, on se rend compte rapidement que la question de l’information et celle de la consultation sont centrales dans le malaise qui prévaut dans la communauté francophone à la suite de la décision de la FFT d’entamer une poursuite judiciaire sur les services en français. L’image qui circule présentement, c’est que la FFT a, à une occasion, demandé un document dont la version française n’était pas disponible et Paf !, ils s’en vont en cour.
Ce que la plupart des gens ignorent, c’est que la FFT avait conduit deux enquêtes l’an passé sur les services en français. Dans un cas, cela avait conduit à identifier 151 infractions qui ont fait l’objet de plaintes. Dans l’autre cas, une firme indépendante avait constaté que dans 50 bureaux du gouvernement ayant fait l’objet de l’enquête, 42 % incitait à demander le service en anglais et que dans 60 % des cas, le service n’était même pas disponible. On est donc loin d’un cas isolé.
On en arrive ensuite à la question d’être « raisonnable ». Pour certain, ce concept signifie que la Loi n’a pas sa raison d’être car tout francophone raisonnable devrait savoir s’exprimer en anglais et ne devrait donc jamais demander de services dans sa langue. Ce concept réformiste – en français au Québec et en anglais partout ailleurs – va à l’encontre des principes de dualité linguistiques.
Or, la FFT a pour mission, jamais remise en doute, de défendre les droits linguistiques des Franco-ténois en respect de la Constitution canadienne. À moins que l’on ne s’attaque directement à la dualité linguistique canadienne, ses efforts actuels sont cohérents avec sa mission. Reste simplement à adresser maintenant la question de l’information et de la consultation.