La décision de nos voisins du Nunavut de ne pas se joindre à la Fédération Franco-TéNOise et à l’Association franco-yukonnaise pour la clarification des droits constitutionnels des francophones du Nord est certes décevante mais il faut la comprendre dans son contexte particulier. Leur gouvernement est tout nouveau. Il lui reste encore tout un tas de législations à modifier et à adapter à leur nouvelle situation tout en s’occupant de la gestion quotidienne des affaires gouver-nementales. En un mot, les francophones du Nunavut veulent bien donner la chance au coureur. Dans les T.N.-O., la Loi sur les langues officielles a été adoptée en 1984. Le gouvernement a passé ces quinze années à en retarder l’application des clauses sur le français, puis a pris des années à pondre une politique et des lignes directrices qui ne sont même pas appliquées correctement. De son côté, les francophones du Yukon jouissent aussi d’une loi sur la prestation de services en français. De plus, ils entretiennent une très bonne relation avec leur gouvernement sur cette question. Ils ont cependant été échaudés lors de certains épisodes de transfert de pouvoir et de programme du fédéral vers le territorial sans que ne soit transférée également une protection des droits linguistiques. Ils veulent donc que soit précisée cette relation entre les obligations linguistiques du fédéral et le transfert de pouvoir aux territoires.
On voit immédiatement la grande distinction entre les deux territoires plus à l’ouest et le Nunavut.
Il aurait été précipité de prendre une mesure aussi décisive alors que les négociations ne font que commencer pour faire respecter les droits linguistiques des francophones du Nunavut. Ils n’abdiquent pas leurs droits et leur place dans le Nunavut, ils essaient simplement de s’entendre avec leur nouveau gouvernement.