Les villes et les villages situés sur la rive nord du fleuve Mackenzie sont déjà confrontés à une pénurie de combustible. Un village s’est déjà retrouvé dans la nécessité de venir s’approvisionner à Yellowknife car les réserves locales en carburants étaient trop basses. Comme les réserves de Yellowknife baissent aussi de jour en jour, sans espoir d’un approvisionnement dans les prochains jours, nos distributeurs locaux auront bientôt à refuser les demandes d’aide des villages voisins. S’il ne s’agissait que d’un manque de carburant pour les automobiles, la situation ne serait pas si catastrophique car il est toujours possible pour les adultes d’utiliser la bonne vieille méthode pédestre pour se rendre au travail. Il faudra cependant prioriser les transports en commun notamment le transport scolaire.
Si nous faisons cependant face à une pénurie d’huile à chauffage, la situation sera alors plus sérieuse. Notre climat ne permet pas à nos résidences de faire face à une absence de chauffage de plusieurs heures. Sauf pour les maisons ayant une source alternative de chauffage (chauffage au bois, au propane ou à l’électricité), la situation est déplaisante mais pas désespérée. Pour les autres, ce sera un véritable cauchemar. On a toujours tendance à se préoccuper des questions les plus immédiates. Au cours des dernières semaines, les priorités des différents candidats de la région portaient surtout sur la réfection de la route entre Rae-Edzo et Yellowknife. Parions que d’ici quelques jours, on commencera enfin à parler de construire un pont pour enjamber le fleuve Mackenzie. Il est cependant malheureux que cela ne devienne une priorité qu’au moment où nous sommes en pleine crise. Alain Bessette