le Vendredi 2 mai 2025
le Vendredi 2 juin 2000 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

De la politique de bout de route Éditorial

De la politique de bout de route Éditorial
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Les bouts de routes ont souvent fait partie de la panoplie de sujets que les politiciens du Canada soulèvent régulièrement, surtout en région rurale. Si on voulait cerner la culture politique canadienne à l’aide d’un concept unique, les promesses de route viendraient probablement en tête de liste.

Les politiciens du Nord (Yukon, T.N.-O. et Nunavut) n’échappent pas à ce phénomène, et pour cause! En effet, nulle part ailleurs au pays ne retrouve-t-on un réseau routier aussi peu dense alors qu’il faut desservir une population éparpillée sur un vaste territoire couvrant près de la moitié de la superficie totale du pays.

Uniquement aux T.N.-O., il y a 14 communautés qui ne sont pas desservies par une route sauf l’hiver, et ce, pendant quelques semaines seulement. Il faut aussi ajouter à ces 14 communautés plusieurs projets miniers sis à des centaines de kilomètres de la route la plus proche. C’est donc dire que la question des routes risque de demeurer un sujet d’actualité pour encore plusieurs années.

Mais pourquoi ces demandes répétées de financement au gouvernement fédéral? Les coûts associés à la construction des routes représentent des sommes faramineuses non seulement en raison des vastes distances à couvrir, mais aussi en raison des problèmes techniques reliés à la construction de routes dans les climats nordiques, royaumes du pergélisol.

Or, la faible population du Nord ne peut générer suffisamment de revenus pour couvrir ces coûts. Par contre, ouvrir des routes dans des secteurs en plein développement (mines et produits pétroliers) aura des impacts tant sur le Nord que sur l’ensemble du pays. C’est probablement la raison pour laquelle les provinces de l’Ouest ont accepté d’appuyer les revendications des territoires puisqu’elles seront les premières à bénéficier des retombées économiques de ce développement.