La semaine dernière, j’ai été chez mon coiffeur. Quelques centimètres en moins et je me sentais un homme nouveau. Malgré cela, mes amis ont malheureusement constaté que je n’avais pas du tout changé : j’avais le même discours et la même attitude.
Dernièrement, le Reform Party a changé de nom et s’est doté d’un nouveau leader. Malgré tout, mes amis ont aussi malheureusement constaté que ce parti n’a pas du tout changé : le même discours et la même attitude, ce qui n’est guère rassurant pour l’avenir politique canadien.
Il y aura certainement des Canadiens qui se laisseront leurrer et qui croiront que l’Alliance canadienne est un tout nouveau parti présentant une option valable pour la droite canadienne. À moins que le discours et le programme de ce parti ne changent considérablement au cours des prochains mois, il y a tout lieu de croire qu’il ne réussira pas à aller chercher cet appui massif qu’il espère obtenir en Ontario.
Comme le faisait remarquer un collègue, la droite ontarienne est très conservatrice en matière fiscale : c’est le rôle du gouvernement dans l’économie ainsi que le niveau de taxation qui importent. Le discours du candidat Long faisait d’ailleurs grand cas des mesures de restrictions fiscales proposées. Par contre, la droite ontarienne est aussi bien ancrée dans son univers multi-ethnique et libéral : laissons l’individu faire ses propres choix.
C’est probablement à ce niveau que l’Alliance du Reform Party aura le plus de difficulté à effectuer une perçée dans l’Est canadien. Le chef, Stockwell Day, devra sans doute mettre de côté ses idées religieuses réactionnaires, au moins le temps d’une élection, si sa morale est suffisamment élastique!