Lors des négociations dans le secteur public, les deux parties semblent s’être entendues pour ne pas régler le problème de la pénurie de personnel infirmier dans le Nord. Selon la présidente du syndicat, leur fonction est de négocier pour l’ensemble des employés sans favoriser un groupe particulier.
Cette façon de voir les choses ne me semblent pas dès plus satisfaisantes. Il est vrai que le syndicat doit représenter tous ses membres. Il est cependant erroné de croire que le fait d’accorder un traitement de faveur à une catégorie professionnelle oeuvrant dans un champ aussi névralgique que celui de la santé, constitue un manquement au devoir syndical de représentation sans favoritisme.
Comme le démontre très bien la récente campagne publicitaire nationale du gouvernement du Manitoba, la pénurie d’infirmières est un phénomène généralisé au Canada. Si le GTNO et le syndicat tardent trop à régler la question des conditions de travail des infirmières, il y a un fort risque que la pénurie n’affecte dramatiquement la qualité des soins de santé dans le Nord.
Afin d’attirer davantage de personnel infirmier et aussi afin de conserver le personnel en poste, il faut que le GTNO offre des conditions plus que concurrentielles avec les autres juridictions canadiennes. Cela implique un réaménagement des conditions salariales ainsi que des bénéfices marginaux comme l’allocation de logement et les primes de déplacement.
Si le syndicat et le gouvernement craignent une réaction négative des autres catégories d’employés, c’est peut-être parce qu’ils ont une perception trop négative de leurs employés et de leurs membres.
S’ils ont raison sur ce plan, la seule voie possible dans les futures négociations serait probablement la création d’un syndicat représentant uniquement le personnel infirmier comme c’est le cas dans d’autres juridictions canadiennes.