La nécessité de réécrire l’histoire canadienne officielle, celle enseignée dans les écoles, a été soulevée à quelques reprises lors de la consultation sur la lutte contre la discrimination et le racisme qui avait lieu récemment à Iqaluit. Ce n’est pas la première fois que cette demande est exprimée, mais les choses ne bougent pas vite. L’histoire canadienne telle qu’offerte dans nos institutions d’enseignement est extrêmement euro-centriste. Cette histoire ne semblant commencer qu’avec l’arrivée de Christophe Colomb et de Jacques Cartier.
Cette histoire officielle, qui néglige trop souvent l’importance historique des peuples aborigènes, a également la mauvaise tendance à ne pas mettre en lumière le comportement parfois douteux des Européens dans le processus de « civilisation » des aborigènes.
La tendance euro-centriste peut s’expliquer en partie par une certaine paresse intellectuelle. En effet, il est plus facile de disserter plus longuement sur les civilisations européennes en raison de tout le matériel historique disponible : archéologues, anthropologues et historiens ont beaucoup étudié et documenté toutes les civilisations du bassin méditerranéen. Ces civilisations avaient presque toutes développé des systèmes d’écriture, contrairement aux civilisations aborigènes d’Amérique qui reposaient principalement sur une transmission orale de leur histoire. Pour certains historiens à l’esprit plus obtus, l’histoire en Amérique commence avec l’arrivée du premier bout de papier.
Il faut pourtant remettre notre histoire dans son véritable contexte : l’Amérique s’est développée à la suite de vagues successives d’immigration, d’abord en provenance de l’Asie, puis de l’Europe et, maintenant de partout à travers le monde.
En présentant l’histoire sous cet angle, on constate donc que Christophe Colomb faisait partie de la deuxième vague de touristes européens à descendre sur l’Amérique, les Vikings constituant possiblement la première vague touristique.
L’histoire de Christophe Colomb, c’est un peu comme l’histoire de mes valises lors de mon dernier voyage : en route vers l’Asie, elles se retrouvent à Cuba.