le Mardi 22 avril 2025
le Vendredi 13 avril 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Évitons la ségrégation Éditorial

Évitons la ségrégation Éditorial
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Décidément, la consultation sur la discrimination et le racisme, qui a eu lieu il y a quelques semaines, semble toujours d’actualité si on en juge par les propos tenus par la commissaire aux langues officielles du Canada.

La commissaire, Dyane Adam, soulève la question de l’immigration et son impact dans l’équation linguistique au pays. Avec seulement trois pour cent (3 %) des immigrants qui sont d’origine francophone, sa crainte que l’immigration cause une diminution du poids démographique des francophones est facile à comprendre.

Sa solution consistant à soutenir les communautés linguistiques minoritaires par un influx de sang neuf est tout aussi simple à saisir, mais il faut se montrer prudent face aux moyens utilisés. Le principal problème concerne les risques de discrimination et de ségrégation. L’établissement de quotas d’immigration repose justement sur une discrimination qui est déplorable.

De plus, la mobilité de la main d’¦uvre est un facteur majeur pour aider un pays à s’ajuster aux soubresauts de l’économie. Si on force certains membres de notre société (les immigrants) à demeurer dans une région fixe, il y a un danger qu’on leur fasse subir des torts immenses si l’économie de cette région se met à aller mal. Ils deviendraient des citoyens de deuxième classe s’il leur était interdit de se rendre là où les emplois se trouvent. Plutôt que de recourir à des moyens discriminatoires, il faudrait soutenir la mise en ¦uvre de moyens alternatifs pour attirer davantage d’immigrants notamment par le biais d’une promotion accrue dans certains pays et, surtout, en aidant les communautés minoritaires à mettre en place des mécanismes d’accueil pour ces nouveaux citoyens canadiens.