le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 13 juillet 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Une petite graine Éditorial

Une petite graine Éditorial
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Un touriste en visite aux T.N.-O. se disait étonné par la présence du français au nord du 60e parallèle et par la force de notre petite communauté francophone d’environ 1000 personnes.

Deux réflexions viennent à l’esprit en entendant ce commentaire. Premièrement, l’histoire des premiers francophones semble parfois reléguée aux oubliettes. Deuxièmement, la survie du fait français découle d’une lutte constante afin d’obtenir des services dans la langue de Molière. On ne change pas l’Histoire avec un grand H, mais on peut certainement l’enseigner différemment. Il faut mettre l’emphase sur la présence des francophones hors Québec. Trop souvent, ces francophones sont sous-représentés dans toutes les sphères de la société canadienne. Prendre conscience de ses racines, que celles-ci soient francophones, anglophones ou autochtones, est crucial, mais cela ne suffit pas. L’éducation n’est que la première étape.

Pour l’étranger, il peut sembler étonnant, voire exotique, d’entendre du français, ici, aux Territoires du Nord-Ouest. Pour les francophones hors Québec, la survie de la langue est d’abord et avant tout une conquête personnelle. En lisant les commentaires de Michael St-John (page 3) affirmant qu’après avoir vécu 15 ans en milieu anglophone, il a dû réapprendre sa langue maternelle, on prend conscience du travail énorme à accomplir.

Il faut d’abord « travailler » sur nous-mêmes, nos perceptions, nos connaissances. La survie du français est directement proportionnelle aux efforts que nous mettons à parler, à écrire, à lire et à vivre, au quotidien, cette langue qui est la nôtre.

Si elle survit encore aujourd’hui, c’est grâce à la lutte d’individus qui ne cessent de se battre et qui sèment de petites graines ici et là. Par exemple, la communauté francophone de Hay River tente actuellement d’obtenir une école pour y enseigner son programme de français. Le combat se poursuit.

Voilà pourquoi il y a des francophones enracinés dans le roc des Territoires.