le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 3 août 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Ben oui! Ça salit Éditorial

Ben oui! Ça salit Éditorial
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Après quelques années d’opération, on réalise enfin qu’il ne sera pas possible de remettre entièrement le site de la mine Ekati dans son état naturel à la fin des travaux. Quelle surprise! On vide un lac de tous ses poissons, planctons et sédiments qui vivent en équilibre depuis des siècles, alors il ne faut pas s’étonner que la remise en état prenne de nombreuses années.

Il ne faudrait cependant pas commencer à pousser de hauts cris face à cette situation. Après tout, il existe des méthodes pour remettre l’écosystème de la région au complet (pas seulement le lac) dans son état premier.

De toute façon, qui peut vraiment se permettre de jeter la première pierre. Chaque jour, des millions de travailleurs utilisent des véhicules munis de moteurs à combustion interne pour se rendre au boulot. Des millions de tonnes de gaz d’échappement se retrouvent dans l’environnement. Ils arrivent dans un immeuble chauffé au mazout (émanation de gaz carbonique) ou encore dans une usine libérant des tonnes de résidus toxiques qui se retrouveront en partie dans le Nord.

À un niveau individuel, peu de gens sont prêts à faire de gros compromis entre leur mode de vie et l’impact sur l’environnement. Moi-même, lors de mes vacances, je ne me contenterai pas de prendre mes vacances là où ma bicyclette veut bien me conduire, mais je compte bien relâcher dans l’environnement le résultat nocif de la combustion de plusieurs gallons d’essence. Pris dans son ensemble, les comportements individuels sont tout autant perturbateur de l’écologie, alors pourquoi s’attendre à plus des compagnies si ce n’est en vertu du principe que c’est aux autres de faire la différence.

Ce qu’il faut éviter, c’est de se leurrer en prétendant qu’il est possible de faire place au développement minier sans que des conséquences environnementales n’en résultent. Ben, oui, ça salit!