Que se passe-il au Canada? À l’exception des députés de l’Alliance canadienne (ceux qui restent), il semble que la gent politique canadienne se préoccupe davantage du sort de la minorité linguistique francophone. La semaine dernière, la commissaire aux langues officielles du Canada notait le changement de discours au niveau du gouvernement fédéral et elle y décelait des signes encourageants. Cette semaine, c’est l’ensemble des ministres responsables des affaires francophones, dont le ministre territorial Jake Ootes, qui laisse croire que les choses devraient s’améliorer au cours des prochaines années.
En effet, pour la première fois lors de ces conférences, toutes les provinces et les territoires étaient représentés par un ministre. Auparavant, certains se contentaient d’y envoyer un fonctionnaire. Ces personnes étaient probablement plus au courant des dossiers que les ministres, mais ces derniers sont vraiment les seuls à pouvoir véhiculer un message de poids à leur cabinet respectif. Ce que le dossier perd en connaissance, il le regagne en terme de représentation politique. De toute façon, cette perte n’est pas très grande puisque les ministres s’entourent normalement de toute une panoplie d’experts lors de ces conférences.
Un autre fait marquant, c’est que sur 14 représentants politiques (le fédéral, les 10 provinces et les trois territoires) 11 étaient en mesure de travailler en français et que 80 % des travaux se sont déroulés en français. Cela paraît un aspect insignifiant, mais la dernière conférence pan-canadienne où les travaux se déroulaient majoritairement en français remonte probablement au temps du Bas-Canada.
Il ne faut pas se leurrer. Il reste encore beaucoup de travail à faire et de luttes à mener. Il est cependant bon, parfois, de se rassurer sur la valeur de notre travail en regardant le chemin parcouru.