le Samedi 19 avril 2025
le Vendredi 19 octobre 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Profiter de l’occasion Éditorial

Profiter de l’occasion Éditorial
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Lors d’une conférence de presse à laquelle j’assistais récemment, la question suivante était soulevée : Est-ce que des groupes profitent de projets comme le pipeline pour régler certains problèmes ? Cette question est certainement pertinente, mais elle semble s’appuyer sur un double sens qui me met un peu mal à l’aise. Si la question soulève le fait qu’il reste encore beaucoup de questions à régler avant de procéder à la construction d’un pipeline, cela va de soi. En effet, les T.N.-O. forment une jeune société qui doit relever de nombreux défis.

Si la question signifie : « Y-a-t’il des profiteurs, comme les Dénés du Deh Cho, qui bloquent le progrès en essayant de faire passer leurs intérêts personnel immédiats? », ça ne va plus! On sait tous que le pipeline de la vallée du Mackenzie doit nécessairement passer sur les terres des premières nations du Deh Cho. Cela suit le trajet original qui avait fait l’objet de l’enquête de la Commission Berger dans les années 1970.

La commission, à l’époque, avait recommandé au gouvernement fédéral d’imposer un moratoire sur la construction de ce pipeline tant que la question des revendications territoriales des autochtones de la vallée du Mackenzie ne serait pas réglée. Cela fait plus d’un quart de siècle! À la suite du moratoire, la crise pétrolière s’est résorbée et l’exploitation des ressources de la mer de Beaufort a été mise sur les tablettes. Si des communautés comme Inuvik et Tuktoyaktuk ont subi durement les répercussions de cette chute d’intérêt pour les ressources du Nord, les Premières nations plus au sud ont également assisté à un recul de la détermination du gouvernement fédéral à régler les revendications territoriales.

En 1990, l’abandon de la stratégie de négociation territoriale globale avec la Nation dénée a signalé non seulement une redéfinition drastique des activités de cet organisme, mais cela a aussi signifié le début de négociations régionales.

Depuis ce temps, les choses traînent et la situation n’a toujours pas changé : les premières nations du Deh Cho attendent toujours de signer une entente territoriale, assortie d’une entente de gouvernement autonome, pour que puisse se développer ce pipeline.

Ils ne profitent donc pas de l’occasion pour mousser leurs intérêts particuliers, mais plutôt pour tenter enfin d’inscrire leurs droits fondamentaux et de bénéficier au maximum du développement de leur territoire.