Étant de passage à Ottawa lors de l’annonce par le ministre de la Santé de l’Ontario que son gouvernement n’irait pas en appel du dernier jugement dans l’affaire Monfort, il était possible de constater le soulagement des Franco-ontariens de cette région. Après cinq année de lutte, le gouvernement abdiquait et le sort de la seule institution de soins de santé de la région était réglé.
Il n’y avait pas que les francophones de la capitale nationale qui se réjouissaient de cette annonce. Partout au pays, les organisations francophones ont exprimé leurs félicitations aux Franco-ontariens tout en soulignant que cette victoire allait leur servir dans leur propre lutte pour obtenir des soins de santé en français.
Il y a lieu de souligner la remarque très juste du sénateur Gauthier affirmant qu’il n’était pas nécessaire « d’allumer des lampions ou de chanter une grande messe» alors que les Franco-Ontariens ont tout simplement conservé leur institution.
C’est un fait que les Franco-ontariens n’ont que conservé une institution. Mais dans le contexte généralisé de l’assimilation, de l’érosion des droits linguistiques et de la remise en question de la dualité linguistique par les députés de l’Alliance canadienne, ne pas reculer, c’est déjà une victoire.
Pour les Franco-ténois, pareille victoire peut servir à les conforter dans leur propre bataille juridique. L’affaire Montfort nous démontre cependant qu’il faut s’armer de patience et, surtout, ne jamais abandonner la lutte. Si les Franco-Ontariens avaient cédé sous les attaques répétées du gouvernement ontarien, Montfort serait aujourd’hui fermé. Bravo!