Le débat qui entourera la révision de la clause de temporisation fera probablement couler beaucoup d’encre au cours des deux prochaines années. En effet, de grands principes démocratiques se retrouveront en opposition quand viendra le temps de reformuler la composition de l’Assemblée législative et du Cabinet.
D’une part, il faut tenir compte du principe démocratique « une personne, un vote ». On se souviendra qu’à l’époque de l’adoption de ces dispositions, la cour suprême des T.N.-O. avait estimé que la distribution des circonscriptions électorales favorisant les régions rurales était en contravention avec ce principe démocratique. On se retrouvait alors avec des circonscriptions urbaines regroupant des milliers d’électeurs et des circonscriptions rurales regroupant parfois à peine quelques centaines d’électeurs. Ce découpage électoral se faisait aussi selon une démarcation ethnique : les populations majoritairement autochtones étaient surreprésentées.
À cela, il faut opposer un autre principe démocratique qui repose sur une analyse du pouvoir politique en dehors du système électoral. Selon ce principe, les personnes qui disposent d’un pouvoir économique et celles qui travaillent au sein du gouvernement sont déjà favorisées en terme de poids politique. C’est en suivant ce principe que les Américains ont décidé de ne pas accorder de droit de vote aux résidents de Washington.
Le débat devra aussi toucher à la formule de représentation régionale dans le choix des ministres. Bien que la formule actuelle assure une représentation égale de toutes les régions (deux ministres pour le Sud du lac, deux pour Yellowknife et deux pour le Nord du lac), il n’est pas certain que cela favorise la nomination des candidats les plus compétents. Peut-être serait-il préférable de laisser le premier ministre choisir son propre Cabinet de façon à former une équipe cohérente et compétente?
Comme on le voit, le débat risque de soulever beaucoup de controverses.