Lorsque l’on observe une conférence réunissant quelques centaines de jeunes venus des quatre coins du pays, on se rassure sur le sort que l’avenir nous réserve. Plein d’entrain et d’idées progressistes, ils sont un baume sur les plaies nombreuses du vieil activiste que je suis.
Par contre, quand je me met à penser au parcours qu’il leur reste encore à franchir, je me désole un peu.
Il faut savoir que pour ces jeunes, c’est le marché du travail ou l’université qui les attend. Or ces deux milieux, avec leurs rhétoriques traditionnelles, n’offrent que peu de place à l’expression d’une pensée critique.
Il faut se rappeler que la majorité des progrès sociaux se sont faits au gré des luttes et des revendications. En fait, les luttes constituent le pendant actif des revendications. C’est une chose de demander des changements, c’en est une autre que d’agir de façon à ce que les personnes au pouvoir nous écoutent et prennent les mesures nécessaires.
On se désole en pensant à tous ceux qui sont au pouvoir actuellement, des personnes dans la cinquantaine issues de la génération des baby-boomers, une génération drôlement plus avant-gardiste que les générations suivantes. Ces baby-boomer ont réintégré le berceau et prennent aujourd’hui des décisions à l’opposé de leur anciennes convictions.
Lorsque l’état de votre fonds de pension ou le rendement de vos investissements boursiers figurent à l’avant plan de vos préoccupations, c’est fini le temps d’agir. Vous devenez alors un ardent défenseur de la maxime qui affirme que « le temps arrange les choses ». Autrement dit, «y a rien qui presse »
Malgré tout, je me permet encore de rêver et d’espérer que ces jeunes emprunteront une route différente, non seulement pavée de bonnes intentions mais menant aussi à un avenir meilleur.