Les dernières statistiques dévoilées par Statistique Canada ne devraient surprendre personne. Il y a beaucoup de jeunes dans le Nord.
Pour ceux et celles qui, comme moi, sont originaires du Sud, la différence est frappante. Dans le Sud, les enfants font figure d’espèce en voie de disparition. C’est fini l’époque où l’on voyait une ribambelle d’enfants s’amuser dans la rue ! Finies les parties de hockey sur la patinoire du voisinage où une trentaine d’enfants, répartis en deux équipes, s’affrontaient dans un pêle-mêle général, nos allégeances changeant en cours de match. Maintenant, il faut regrouper les enfants de plusieurs paroisses pour obtenir une équipe.
Si les entraîneurs du Nord n’ont que l’embarras du choix, les gouvernements, eux, font face à une situation beaucoup plus critique et ils doivent se préparer activement à l’entrée, sur le marché du travail, de ces nombreux jeunes. Non seulement leur grand nombre crée, dès aujourd’hui, des pressions importantes sur le système d’éducation, mais on sait déjà qu’il faut créer un environnement économique propice à la création d’emploi.
En plus de cette croissance économique, il y aura aussi de fortes pressions pour que le gouvernement favorise davantage l’embauche de personnes nées et élevées dans le Nord plutôt que de faire appel à des ressources humaines originaires du Sud. Et on en revient donc au système d’éducation, car c’est ce qui permettra à ces jeunes d’acquérir les compétences nécessaires pour occuper les emplois spécialisés et les postes professionnels. On ne s’improvise pas infirmier, gestionnaire ou expert-comptable ; on le devient à la suite de longues années d’études supérieures.
Il est donc important que le gouvernement travaille dès maintenant à accroître l’employabilité des jeunes, sinon il risque de faire face à un désastre socio-économique d’ici une génération.