Il y avait beaucoup d’émoi dans l’air, vendredi dernier, alors que le rapport de la Commission sur l’avenir des soins de santé a été rendu public. Fidèle à son image d’homme politique du centre, modéré, à la recherche d’un consensus, Roy Romanow a présenté un rapport qui appuie fermement un système de santé public, accessible à tous, un système de santé où ce n’est pas l’argent mais les besoins qui déterminent qui a accès aux services médicaux. Du coup, il propose au gouvernement fédéral d’injecter 6,5 milliards de dollars supplémentaires pour les soins de santé.
Les recommandations du rapport, surtout celles visant à injecter une somme de 1,5 milliard de dollars dans un Fonds d’accès des collectivités rurales et éloignées, permettraient effectivement de remettre sur ses rails un système de santé en crise.
Il y a cependant quelques bémols à souligner.
D’abord, nous nous faisons l’écho de la Fédération des communautés francophones et acadiennes du Canada à l’effet que les recommandations du rapport Romanow sont « quelque peu timides ». Malgré les demandes des groupes de pression francophones ayant déposé un mémoire, la Commission sur l’avenir des soins de santé au Canada n’a pas jugé bon de recommander des mesures concrètes sur la question des services de santé en français. Il est vrai que ce rapport lance des idées qui empiètent sur la juridiction des provinces (la santé étant de juridiction provinciale selon la Constitution). L’inclusion supplémentaire de droits linguistiques auraient peut-être été très mal reçue au niveau de provinces.
Finalement, je pose cette petite question. Savez-vous ce qui est advenu des recommandations du Rapport de la Commission royale d’enquête sur les peuples autochtones ? Non ! Et bien moi non plus et j’ai l’impression que la poussière des ans s’accumule sur celui-ci sur une quelconque tablette du gouvernement fédéral. Il y a donc une énorme différence entre des recommandations d’un rapport et sa mise en œuvre. J’attends donc de voir le prochain budget fédéral avant de vraiment me rassurer sur l’avenir des soins de santé au Canada.