le Jeudi 8 mai 2025
le Vendredi 21 mars 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Et la culture?

Et la culture?
00:00 00:00

Le plan d’action du gouvernement canadien en matière de langues officielles et de bilinguisme aura suscité maintes félicitations au sein des organismes représentant la francophonie canadienne. Seule note discordante, la réaction des représentants du milieu des arts (voir courrier du lecteur en page 5 et l’article en page 15).

Il est vrai que le plan d’action couvre abondamment les dossiers actuels en éducation, en santé et en développement économique, trois des grands axes d’action de la francophonie canadienne. Les résultats politiques sont là : on ne tarit d’éloges sur le plan d’action.

Et la culture la-dedans ?

Tel que le souligne la lettre ouverte publiée en page 5, la langue, c’est plus qu’une question de services, c’est un véhicule de la culture. Sans expression artistique, sans culture active, une langue est un véhicule qui roule à vide, sans destination précise.

Il faut rejeter du revers de la main les commentaires du ministre Dion, concernant le manque de vision du milieu culturel de la minorité francophone. Le seul fait de constater le manque de planification du milieu culturel aurait pu, au moins, déboucher sur une enveloppe budgétaire qui permettrait justement de développer cette approche, de concert avec les organismes nationaux du milieu des arts.

Il est vrai que les ministères (notamment Patrimoine canadien) disposent déjà de certains programmes dont une partie est réservée à l’appui des communautés minoritaires. Pourtant, la même constatation vaut pour l’éducation, la santé et le développement économique et on se retrouve avec un investissement accru du gouvernement fédéral dans ces domaines. On est pris à constater que le plan d’action opère selon le principe du « deux poids, deux mesures ».

On espère que les ministres fédéraux responsables de la mise en œuvre du plan d’action pourront corriger cette lacune importante.