Un des objectifs du Plan d’action du gouvernement fédéral face aux langues officielles est d’obtenir un taux de bilinguisme de 50 % au Canada. Comment le Canada peut-il y parvenir ?
La réponse est évidente si on se fie aux résultats d’un récent sondage. En effet, 12 % des répondants se déclarent parfaitement bilingues et 31 % disent se débrouiller dans l’autre langue. Ces statistiques varient cependant selon la langue et la région du pays. D’une part, 27 % des répondants dont la langue maternelle est le français sont parfaitement bilingues tandis qu’un autre 47 % des répondants disent bien se débrouiller dans l’autre langue. Par contre, seuls six pour cent des répondants de langue anglaise sont parfaitement bilingues et 26 % peuvent se débrouiller dans l’autre langue. Conclusion, dans un monde idéal, les efforts du plan d’action devraient porter davantage vers la population anglophone du pays.
Dans un monde idéal, ai-je écrit ! En fait, je serais prêt à parier que c’est un tout autre raisonnement qui s’appliquera. Le gouvernement visera la proie la plus facile : les francophones. En effet, ces derniers subissent déjà d’importantes pressions pour s’assimiler (taux de transfert linguistique de près de 80 % dans certaines provinces et aux TNO). Si 100 % des francophones deviennent bilingues, on a plus qu’à convaincre le tiers des anglophones pour atteindre l’objectif d’une bilinguisation* de 50 % de la population canadienne.
Mis à part ce cynisme par rapport aux moyens de mise en oeuvre de ce plan d’action, le sondage contenait de nombreuses données positives. Ainsi, 62 % des répondants croient que le caractère bilingue du Canada constitue un richesse pour le pays, alors que seulement 25 % considèrent qu’il s’agit d’une source de problèmes. De plus, 63 % des répondants se disent favorables à cet objectif du plan d’action fédéral.
* Mot de mon invention