le Jeudi 8 mai 2025
le Vendredi 23 mai 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Faut s’attendre à des réticences

Faut s’attendre à des réticences
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L’ouverture du ministre de la Santé et des Services sociaux face à la médecine traditionnelle autochtone et aux médecines alternatives est intéressante. Dans un contexte de ressources financières limitées, cette approche pourrait peut-être permettre de désengorger le système de santé.

Il faut cependant s’attendre à des réticences, tant du milieu de la santé actuel, que des pratiquants des médecines alternatives.

Le pouvoir médical établi est encadré par toute une panoplie d’ordres professionnels jaloux de leurs champs d’activités. Ces derniers verront probablement d’un mauvais œil ces nouveaux acteurs qui, vraisemblablement, viendront jouer dans leurs platebandes. Ces réticences sont normales. Les membres de ces ordres professionnels dévouent plusieurs années de leur jeunesse à acquérir des compétences professionnelles, tant dans les institutions d’enseignement, que par différentes pratiques de stages. Ils ne sauraient faire autrement que d’exiger que ces nouvelles professions médicales suivent également tout un processus de reconnaissance professionnelle qui garantisse la sécurité du public.

Il faut aussi s’attendre à des réticences de ceux et celles qui pratiquent actuellement ces formes de médecines traditionnelles. Sans pouvoir s’appuyer sur des programmes scolaires qui leur sont propres, il pourrait être difficile d’évaluer la pertinence d’un apprentissage basé, par exemple, sur le savoir traditionnel qui se passe d’une génération à l’autre. Toute réticence exprimée sur cette base suscitera bien des accusations de charlatanisme qui seront difficiles à récuser car, il faut le dire, des charlatans sont bel et bien actifs, et profitent de la naïveté de certaines personnes.

Pour éviter ces réticences, il faudra trouver une formule d’encadrement de ces nouvelles pratiques médicales qui respectera le processus particulier d’acquisition de connaissance et qui, à long terme, établira des critères stricts de reconnaissance professionnelle.