le Vendredi 9 mai 2025
le Vendredi 26 mars 2004 0:00 | mis à jour le 8 mai 2025 13:16 Éditorial

Un budget électoral?

Un budget électoral?
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Le budget sobre présenté par le ministre fédéral des Finances, Ralph Goodale, a toutes les allures d’un budget électoral. Certaines personnes verront une contradiction entre l’utilisation de ces deux adjectifs pour décrire le budget : sobre et électoral.

Ce n’est pas un budget électoral dans le sens d’un budget traditionnel libéral avec une profusion de petites gâteries, du genre réduction d’impôt, annonce de nouveaux programmes et au diable la responsabilité fiscale.

Pourquoi donc caractériser ce budget d’électoral? Pour la simple et bonne raison que le gouvernement libéral a surtout peur, dans le contexte politique actuel, de se faire dépasser par la droite. Paul Martin et son ministre des Finances, Ralph Goodale, présentent donc un budget pour se protéger au maximum des attaques répétées de la droite canadienne. On annonce quelques petites réductions d’impôt, pas trop d’investissements dans les programmes et on identifie la stratégie qui consistera à investir tout surplus budgétaire dans le remboursement de la dette publique.

Après ce budget, tout ce qui restera à la droite pour la future campagne électorale, c’est de continuer à pointer du doigt le gouvernement sur l’histoire des commandites, attribuable en bout de ligne à l’administration Chrétien. Jean Chrétien, c’est le parfait bouc émissaire, celui que les stratèges de Paul Martin utiliseront comme élément de référence d’une époque révolue.

Un budget électoral ce n’est pas uniquement un budget qui se montre généreux mais cela peut aussi être un budget qui clôt le bec de l’opposition.