Le dossier de l’industrie secondaire du diamant aux Territoires du Nord-Ouest ranimera probablement l’éternel débat sur le rôle des gouvernements dans le développement économique. Plusieurs experts prêchent effectivement pour l’interventionnisme de l’État dans l’économie, alors que d’autres répugnent complètement cette philosophie. À la fin des années 1990, lorsque le diamant commençait à être extrait du sol ténois, le gouvernement a décidé de garantir les prêts accordés à deux compagnies intéressées à installer des manufactures de transformation de diamants à Yellowknife. Bref, au lieu d’être de simples exportateurs de matières premières, les TNO profiteraient le plus possible de la découverte des diamants. Aujourd’hui, le gouvernement territorial doit payer une facture de 17,2 millions de dollars à la banque. Le gouvernement honorera cet engagement et demandera aux compagnies de le rembourser. Sinon, on promet de prendre les actions nécessaires pour limiter les dégâts. À l’époque, le GTNO a pris un risque en acceptant de garantir les prêts accordés à ces deux entreprises. Mais en y regardant de plus près, on se rend compte qu’au fond, ça valait peut-être la peine. Plusieurs entreprises ont suivi et se sont installées à Yellowknife. Les mines doivent maintenant fournir une quantité établie de diamants bruts aux entreprises ténoises. Les diamants canadiens sont de plus en plus reconnus sur le marché et une nouvelle industrie est née aux Territoires du Nord-Ouest. Lorsqu’on lui demande si, à l’époque, le gouvernement a pris les bonnes décisions, le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement économique, Brendan Bell, répond par l’affirmative. Seul l’avenir nous le dira, mais sa réponse aurait très bien pu être « qui ne risque rien n’a rien ».
Prendre des risques

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