Il est donc normal, pour un député représentant une circonscription éloignée de la capitale, de toucher une allocation qui lui permettra de défrayer les coûts des nombreux voyages entre Yellowknife et la région qu’il représente.
C’est avec cette logique en tête que le député Roger Allen a, comme sept autres députés de l’Assemblée législative, fait la requête nécessaire à l’obtention de cette allocation, évaluée à quelque 30 000 dollars.
Pour se faire, il a déclaré, sous serment, que sa résidence principale était à Inuvik. Sans se méfier, l’Assemblée législative a commencé à lui envoyer les chèques auxquels, croyait-elle, il avait droit.
Or, le 5 juillet dernier, on a demandé à M. Allen de rembourser les sommes qui lui avaient déjà été versées. Il s’avérait que sa résidence principale n’était pas située à Inuvik. Plus tard, des journalistes trouvaient le député à Grimshaw, en Alberta.
En gardant en tête que chaque personne est innocente jusqu’à preuve du contraire, qu’arriverait-il si vous décidiez de gonfler des dépenses remboursables par votre employeur? Si vous mentiez délibérément à quelqu’un ou à une entreprise avec le but précis de toucher davantage d’argent? Vous sortiriez-vous de ce pétrin si facilement? Poser la question, c’est y répondre.
Le député Roger Allen devra s’expliquer. Pas seulement à ses collègues, derrière des portes closes. Il doit absolument rendre des comptes à la population qui lui a fait confiance, notamment à Inuvik. Est-ce que ces gens auraient voté pour lui s’ils avaient su qu’en fait, il n’avait pas l’intention de déménager ses pénates à Inuvik après avoir perdu son poste de ministre? En attendant, il est difficile de l’imaginer siéger de manière légitime au poste de député d’Inuvik Twin Lakes.
Et si c’était vous?

Et si c’était vous?
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