Pour l’opposition officielle, il s’agit d’un truc politique du gouvernement qui consiste à sous-estimer les revenus du gouvernement afin de présenter un plus grand surplus en fin d’année. Cette attaque me laisse songeur sur la sorte de gouvernement que les conservateurs mettraient en place. D’un point de vue strictement administratif, il est probablement plus prudent de sous-estimer ses revenus et d’avoir d’heureuses surprises plus tard. La possibilité inverse, qui consiste à sur-estimer ses revenus et risquer de se retrouver en situation déficitaire, est plutôt alarmante.
L’autre attaque, provenant du Bloc, consistait à utiliser cette situation de surplus budgétaire pour démontrer l’existence du fameux déséquilibre fiscal. Je n’ai vraiment pas hâte que les provinces et le fédéral se rencontrent officiellement sur cette question de déséquilibre fiscal car ce sera un débat d’économistes qui risque d’être long et ennuyeux. Il vous suffit d’aller consulter les résumés des travaux de la commission Séguin et les textes du gouvernement fédéral sur cette question pour en avoir une petite idée. Une chose cependant me semble claire: ce n’est pas le fait qu’un niveau de gouvernement affiche un surplus ou un déficit qui démontre l’existence d’un déséquilibre fiscal. Plus souvent qu’autrement, cela démontre la compétence ou l’orientation politique des gouvernements concernés. En suivant le raisonnement du facteur surplus/déficit, il faudrait en conclure que le fédéral est en situation de déséquilibre par rapport aux provinces puisque des gouvernements canadiens, c’est une province, l’Alberta, qui a été la première à rétablir sa situation déficitaire.
Cette annonce arrive cependant à un moment fort inapproprié pour le fédéral qui se retrouvent en plein conflit de travail avec ses employés. Faudra plus que des belles paroles pour convaincre ces derniers que le fédéral ne peut se permettre de bonnes augmentations.