le Mercredi 21 mai 2025
le Vendredi 25 février 2005 0:00 Éditorial

C’est Goliath le fier-à-bras, pas David

C’est Goliath le fier-à-bras, pas David
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Dans la lutte quotidienne des francophones pour faire respecter leurs droits, il faut s’attendre à des dissensions internes sur les moyens utilisés pour parvenir à nos fins. Cela est inévitable. On l’a vécu et on le revivra aussi longtemps qu’on n’abandonnera pas la lutte.

Le président de L’AFCY disait craindre que nos stratégies ne nous laisse une étiquette de fier-à-bras. Et pourtant, je vois ces luttes comme une reprise de l’éternel combat biblique entre David et Goliath, avec dans les rôles-titres, le Francos incarnant le petit David et la majorité gouvernante, dans le rôle du gros Goliath. Dans cette histoire, c’est Goliath le fier-à-bras, celui qui rejette nos demandes du revers de la main. Et Goliath, résultat direct de son règne de la terreur, est entouré d’une foule de victimes consentantes qui vont souvent elles-mêmes faire son sale boulot en espérant une reconnaissance du géant. Il faut faire attention car de cette façon, seule l’obtention d’une condescendance est possible, pas le respect. N’oubliez pas qu’en se mettant dans une position pour baiser l’arrière-train de Goliath, vous vous assurez du même coup qu’il vous regardera de haut.

C’est Goliath et ses acolytes qui laissent entendre qu’on n’a pas le droit de faire des demandes (Non, mais pour qui ils se prennent? Des égaux! Quelle horreur!).

C’est Goliath et ses complices qui essaient de nous enfermer dans des placards (des petites écoles aux espaces confinés) et puis qui s’étonnent qu’on exige d’en sortir.

Craindre de passer pour des fiers-à-bras, c’est prendre pour acquis que des masses bienveillantes sont prêtes à nous épauler. Mais au fait, où sont-elles ces masses, quand les parents sont seuls à monter aux barricades pour contrer l’assimilation? Où est ce mouvement de solidarité attendu depuis des décennies pour qu’on soit traités en égaux?

Pour l’instant, tout ce qu’on constate, c’est des mouvements de ressac, des accusations contre David qui utilise un lance-pierre, et des commentaires tels « Non mais franchement, vous avez pas honte? »

Ma réponse à cette question est toujours la même : « Non! Et toi? »