le Mercredi 21 mai 2025
le Vendredi 4 mars 2005 0:00 Éditorial

Le dernier budget fédéral Laisser pour contre

Le dernier budget fédéral Laisser pour contre
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Le dernier budget fédéral présenté par Ralph Goodale contenait quelques bonnes nouvelles pour l’ensemble des citoyens canadiens, mais une mauvaise surprise pour les représentants de la francophonie canadienne. Forts d’un appui explicite du comité permanent de la Chambre des communes sur les langues officielles, plusieurs s’attendaient à ce que les enveloppes budgétaires affectées aux minorités de langues officielles soient enfin haussées. Cet espoir ne s’est pas concrétisé.

Les organisations francophones ont terriblement besoin de cet appui financier. Depuis maintenant six ans, elles fonctionnent avec le même budget des Ententes Canada communautés. Or, avec un taux d’inflation moyen de 3 %, cela signifie que la valeur de ces contributions du fédéral a diminué de 20%. Pourtant, ces organisations ont continué d’évoluer. Par exemple, on n’a qu’à penser à l’AFCY. En six ans, ses activités regroupent maintenant l’opération d’une radio communautaire, un centre d’accès public à Internet et une réapparition du dossier des jeunes. Cela illustre une chose : nous croissons mais la valeur de l’appui du gouvernement fédéral en décroissance.

On pourrait sympathiser avec la triste situation de gouvernement minoritaire de Paul Martin, mais cela n’expliquerait pas ce refus du fédéral et ma sinistre réputation d’éditorialiste en prendrait un coup. Donc je mords la main qui nous nourrit chichement!

Il n’y a aucun parti politique au fédéral pour se préoccuper de l’intérêt des francophones. On a deux partis politiques régionaux dont les priorités ne coïncident pas avec les nôtres : le Parti conservateur, on sait depuis belle lurette qu’il n’est que le Reform Party ayant à nouveau changé de nom. Pas d’aide de ce côté! Le Bloc québecois se préoccupent surtout des intérêts régionaux du… Québec. On obtiendra leur appui que si ça met dans l’embarras le gouvernement fédéral. Quant au NPD, on pourrait obtenir leur appui mais ce serait à l’instar de leur situation sur la colline parlementaire, c’est à dire marginal.

Et le Parti libéral dans tout ça? Autrefois unique soutien de la francophonie canadienne, ce parti semble maintenant nous prendre pour acquis sachant que la seule option de rechange (avec des chances de former un gouvernement) reste le Parti conservateur. Même Mme Blondin, notre députée, avait annulé l’automne dernier son rendez-vous avec l’équipe de lobbying de la FCFA qui abordait justement cette question du renouvellement des ententes. Question de priorités ministérielles expliquait son bureau à l’époque. On n’en doute pas, enfin plus maintenant!