Plus d’une personne originaire du Sud, mais habitant maintenant dans le Nord, se demande bien ce qu’ils veulent ces Indiens du sud et de l’ouest des TNO. Non seulement menacent-ils la construction d’un pipeline mais ils veulent maintenant bloquer le processus de dévolution annoncé dans la Stratégie du Nord.
Au début du siècle dernier, deux traités majeurs étaient signés entre le gouvernement du Canada et les premières nations du Nord, les Traités 8 et 11. Je vous réfère au livre Aussi longtemps que le fleuve coulera de René Fumoleau sur ces questions. Près d’un siècle plus tard, ces nations doivent encore se défendre devant les tribunaux pour faire respecter les traités ou, pis encore, pour les faire appliquer. On peut donc comprendre leur scepticisme face à la bonne volonté du gouvernement fédéral et, surtout, leur réticence à voir un autre pallier de gouvernement s’insérer comme interlocuteur dans la défense de leurs droits. Depuis le début des années 1990, quelques Premières nations ont déjà abandonné leurs droits issus des traités. Il en est ainsi que premières nations du Sahtu et aussi les Gwich’ins du Delta. Ces abdications se sont faites dans la foulée de l’écrasement du mouvement de revendication territoriale globale menée par la Nation dénée. Pour obtenir une entente rapide, les Dénés du Sahtu et ceux du Delta ont accepté le principe de base établi par le gouvernement fédéral de l’époque qu’il fallait faire table rase des ententes du passé. Résultat : leur droit de propriété des superficies fut restreint et leur droit face aux ressources se limite maintenant principalement à un droit potentiel de redevance.
Les Premières nations d’Akaitcho et du Deh Cho ne veulent pas commettre la même erreur. Il n’est pas question dans les discussions actuelles de remettre en cause leur droit sur le territoire et sur les ressources. Et il n’est surtout pas question qu’une tierce partie, le gouvernement territorial, ne devienne le récipiendaire de ces droits.
Vous savez, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas mis de clôture autour de leur territoire que ça ne leur appartient pas. Et il n’ont que faire des bouts de papier bien estampillés dont on a besoin dans le Sud pour savoir ce qui est leur héritage.