Cela fait bien des années que les parents francophones en situation minoritaire le savent : l’école francophone et l’école d’immersion, c’est pas la même chose. C’est justement un point central de la toute récente décision de la cour Suprême du Canada dans la cause Casimir.
À Yellowknife, il y a l’époque avant l’École Allain St-Cyr et l’époque après l’École Allain St-Cyr. La même chose à Hay River avec l’École Boréale. Parlez-en à des parents francophones qui auraient bien voulu envoyer leur enfant à l’école francophone, mais qui ont du se replier vers l’école d’immersion. Ce que ces écoles ont produit, ce sont de jeunes anglophones bilingues. Et c’est justement le point soulevé par le jugement de la cour suprême : les écoles d’immersion sont des écoles de la majorité anglophone.
Plusieurs porte-parole des institutions scolaires francophones ont d’ailleurs noté le coup de pouce que ce jugement vient apporter à leurs arguments visant à convaincre les parents francophones de préférer les écoles francophones. Le système d’immersion est un excellent système scolaire mais c’est un système pour les anglophones. Je doute cependant qu’un jugement puisse servir d’élément promotionnel efficace sauf avec des juristes. Concentrez-vous sur des arguments vantant les mérites de votre système, notamment la conservation de l’identité culturelle.
Un autre élément majeur noté par les juges, c’est l’aspect réparateur de l’article 23 de la Constitution. En raison de cet élément, on ne peut juger des lois linguistiques du Québec comme s’il s’agissait des autres provinces. Ça risque d’en choquer certain, mais les francophones du Québec ne sont pas perçu comme une majorité francophone sur leur territoire mais bien comme un minorité du Canada qui fait aussi face à des problèmes d’assimilation linguistique.