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le Vendredi 22 avril 2005 0:00 Éditorial

Où sont nos alliés?

Où sont nos alliés?
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N’y a-t-il pas un vieux diction du genre : quand le Canada est frileux, les TNO ont une pneumonie? C’est pas tout à fait cela, mais un tel dicton collerait bien à la réalité politique actuelle.

En matière de langues officielles, Ottawa est frileux. Quand j’écris Ottawa, je ne fais pas seulement référence au comportement du gouvernement Martin et de la ministre de Patrimoine canadien, Lizza «Non merci ce n’est pas de la télé» Frulla. J’englobe bien dans cette désignation l’ensemble des partis politiques siégeant sur la Colline parlementaire.

Côté gouvernemental, plusieurs ententes sur les langues officielles venaient à échéance cette année : ententes Canada-communauté et ententes sur l’enseignement dans la langue de la minorité et l’enseignement de la langue seconde. Au cours des dernières semaines, vous avez pu lire dans nos pages à quel point le gouvernement canadien s’est montré réfractaire à bonifier ces ententes, ne serait-ce que pour compenser les pertes encourues au fil des ans en matière de pouvoir d’achat. Bien que le taux national d’inflation des dernières années n’ait pas été très élevé, la dépréciation de nos subventions est de beaucoup supérieure au 10% supplémentaire annoncé.

C’est maintenant au tour des programmes d’enseignement en français d’éprouver de la difficulté. Si les TNO se contentent d’une répartition des fonds au prorata de la population, c’est un peu plus de 1 million qu’ils recevront.

Pourquoi faut-il toujours que les TNO soient obligés de forcer la main du fédéral lorsque des enveloppes de financement national sont annoncées? N’y a-t-il pas quelques fonctionnaires, quelque part, qui pourraient avancer des chiffres réalistes à présenter aux ministres lorsqu’ils font de telles annonces.

Côté opposition, il semble bien que le projet de loi du sénateur Gauthier tombera encore à l’eau. Ce projet de loi visait à renforcer certaines dispositions de la Loi sur les langues officielles. De concert, les conservateurs et les bloquistes ont décidé de ne pas poursuivre l’étude de ce projet.

Où sont nos alliés à Ottawa? On ne retrouve que quelques députés libéraux et néo-démocrates qui ne font pas le poids devant la détermination du Cabinet et des autres partis d’opposition. C’est pas fort!