le Jeudi 22 mai 2025
le Vendredi 29 avril 2005 0:00 Éditorial

Plus ça change…

Plus ça change…
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Je fais mienne la citation de Mme Taillefer dans le dossier de l’École Boréale : « Plus ça change, plus c’est pareil! » Depuis des années, tant à titre de directeur du journal que comme intervenant dans les dossiers de la communauté, j’ai pu voir à l’œuvre des parents qui se battent contre vents et marées pour préserver leur héritage culturel auprès de leurs enfants.

Les premières démarches de parents (francophones et anglophones) de Hay River auprès de l’autorité scolaire locale étaient d’établir un programme d’immersion. Pour les parents francophones, il s’agissait d’un compromis réaliste afin d’obtenir un minimum d’enseignement de la langue française à leurs enfants. Pour plusieurs parents anglophones, c’était une solution idéale pour répondre à leurs aspirations d’un enseignement linguistique de qualité, vision largement partagée par l’ensemble des Canadiens. En effet, une étude réalisée en 2003 par le Centre de recherche et d’information sur le Canada démontre que 77% des anglophones canadiens croient qu’il est important d’apprendre une autre langue et pour les trois quarts de ceux-ci, cette autre langue devrait être le français. Seulement 23% de la population anglophone croit que cela n’est pas important. Malgré cette vision pancanadienne largement partagée, ce n’était pas le cas pour une poignée de membres de l’autorité scolaire locale. La demande d’un programme d’immersion fut rejetée.

Qu’à cela ne tienne, les parents francophones ont été avisés par Patrimoine canadien qu’ils pourraient peut-être tenter d’établir un programme de français langue première. Quelques années plus tard, un projet-pilote était mis sur pied sous l’égide de l’autorité locale. Après quelques années de batailles incessantes au sein de l’autorité locale, le conseil scolaire francophone était créé puis se joignait par la suite à la Commission scolaire francophone de division. Ils ont maintenant une école de langue française qu’ils gèrent selon leurs priorités.

Si quelques membres de la communauté anglophone se sentent impuissants face aux politiques établies par la Commission scolaire, ils n’ont finalement qu’eux-mêmes à blâmer. Certains avouent même que leurs enfants sont des ayants droit et qu’ils ne vont pas à l’école française. C’est leur choix. Mais en faisant ce choix, tu fais aussi le choix de n’avoir aucun droit de parole sur l’autre école.

Au cours des prochaines années, tant l’école publique francophone que les écoles publiques anglophones auront à faire face à la décroissance de la population étudiante. Comme les gens ont fait leur choix, occupez-vous de vos écoles, on va s’occuper de la nôtre.